Le détachement militaire du col de Roca Pelada est perché au-dessus de toutes les villes de la planète et de presque toutes les espèces vivantes, pour y accéder il est plus facile de descendre d'un nuage que de grimper la cordillère. Entre orages magnétiques et pluies de météorites, avec pour tout horizon le désert qui mène aux volcans et aux geysers, face à face deux garnisons de postes de frontière se surveillent. Un jour le commandant de l'un des postes change, et son remplaçant est une femme...
Après le succès public et critique de Patagonie route 203, Eduardo Fernando Varela nous fait découvrir cette fois-ci la vie au sommet des plus hautes montagnes du monde. Un rythme hypnotique, des paysages sauvages et sans limites, des dialogues et des situations aussi surréalistes qu'hilarants et une puissante réflexion sur les grands détours de l'existence aux côtés d'un lieutenant solitaire, un sergent impertinent, une escouade de caporaux venus des tropiques, malades mais très polis, de mineurs faits de pierre et d'os, et même un vieux sorcier ! Un roman unique et intemporel.
Je ne suis pas certaine d'avoir pleinement saisi ce qui m'est arrivé, ni ce qui m'a conduite à agir comme je l'ai fait. Certains matins, tout me semble limpide. À d'autres moments, je me vois comme un monstre, une créature que je ne reconnais pas, qui m'aurait possédée dans un instant de vulnérabilité. Mais je crois que cette image vient du regard des autres.
J'ai fait ce que je pouvais.
Il n'y a pas de morale à cette histoire. Tout ce que je sais, c'est que je vous dois les faits. Je vais donc m'attacher à les relater pour vous, et sans doute aussi pour moi, avec toute la précision dont je suis capable. Ils m'emmèneront sur des territoires obscurs, dans les marécages de ma conscience et, pour quelques secondes encore, contre la peau de M.
Jusqu'où un homme ayant affronté le mal absolu peut-il aller pour ne pas s'effondrer, surmonter sa souffrance et se projeter à nouveau vers l'avenir ? Le Nageur retrace le destin exceptionnel d'Alfred Nakache.Né à Constantine, tôt devenu champion de France et d'Europe avant d'être sacré recordman du monde, ce sportif de haut niveau fut sélectionné pour représenter la France aux Jeux olympiques de Berlin en 1936 puis à ceux de Londres en 1948 ; mais entre les deux il connut l'épreuve suprême d'une vie. Dénoncé par un rival comme juif et comme résistant à la Gestapo toulousaine, il fut déporté avec sa jeune femme, Paule, et leur petite Annie. D'Auschwitz à Buchenwald en passant par la marche de la mort, il survécut grâce à une volonté et une constitution athlétique hors du commun. Mais à quel prix ?Offrant une époustouflante traversée du siècle, Le Nageur est le récit d'une existence tendue vers un but : l'excellence et le dépassement de soi. Et surtout, en toutes circonstances, tenir, se tenir, résister. Une leçon de vie.
Ils s'appelaient Xu Djin et Liu Lianman, n'avaient jamais vu de montagnes auparavant et encore moins pratiqué l'alpinisme de quelque façon que ce soit. En 1960, le Parti communiste chinois les élève au grade de « désignés volontaires » et leur commande ainsi qu'aux camarades qui les accompagnent de conquérir le Qomolangma, tel que les gens du cru désignent l'Everest depuis toujours. Mission supplémentaire, ils sont tenus de déposer sur le toit du monde (8 849 mètres) un buste de Mao Zedong en un geste symbolique supposé souligner la conquête définitive du Tibet. Le climat de propagande est tel que l'opinion du pays tout entier néglige que la plus haute montagne de la planète a été vaincue une première fois sept ans plus tôt depuis le versant népalais par Edmund Hillary et Tensing Norgay.Au terme d'une enquête approfondie, Cédric Gras qui a fréquenté ces confins à plusieurs reprises, restitue, sur fond de famine paysanne et de répression à grande échelle, cette ascension nimbée de mystère et de mensonges. Ces spécialistes improvisés côtoient la mort qui sans cesse menace, et les corps bien réels de Sandy Irvine et George Mallory, disparus en 1924. Malgré leur dévouement et leur obstination, Xu Djin et Liu Lianman n'en finiront pas moins dans un camp de rééducation de la Révolution culturelle avant d'emporter dans leurs tombes les secrets himalayens du régime chinois.Avec le savoir-faire qu'on lui connaît, grâce à toute une série de documents inédits, en mandarin en en russe, Cédric Gras a reconstitué le destin hors-norme de ces prolétaires que rien ne prédestinait au vertige des cimes.
Canada, fin des années 1960. Des milliers de jeunes autochtones, libérés des pensionnats, essaient de survivre dans le quartier d'East Vancouver, entre prostitution, drogue et petits boulots.
Il y a Maisie, qui semble si forte ; la discrète Lucy, épanouie dans la maternité ; Clara, la rebelle, engagée dans l'American Indian Movement ; Kenny, qui ne sait plus comment s'arrêter de fuir, et, enfin, Howie, condamné pour avoir rossé son ancien tortionnaire.
D'une plume saisissante, Michelle Good raconte les destins entremêlés de ces survivants. Un roman choral bouleversant.
Julie, jeune femme tétraplégique, n'est pas vraiment comme les autres. Installée dans son fauteuil, elle observe le monde qui bouge autour d'elle et commente notre époque avec un humour acide. Adepte de la plume, elle brosse des caractères et des histoires.
Anissa, Félix, Pétronille, Barnabé et tous les autres, purs produits de son imagination, sont drôles, surprenants, méchants ou attachants,sensibles ou inquiétants, donc pleins d'humanité.
Les autres ne sont pas des gens comme nous, comme tous les romans de J.M. Erre, joue librement avec les mots et la littérature.
Dans ce premier tome de la trilogie des aventures d'Elias, on découvre un héros aux prises avec un terrible secret : celui de ses origines. Alors qu'il pensait être le descendant de deux indiens d'Amérique, il apprend que ses véritables parents étaient en fait des Français immigrés. Afin de découvrir la vérité, il quitte son Oregon natal pour aller mener son enquête familiale en France.
Une plongée dans le secret et la violence qui ont prévalu à sa naissance. Un véritable thriller qui contient tous les thèmes bouyssiens qui ont fait le succès de l'auteur : la terre, la nature, le crime, la famille, le secret...
L'histoire commence au Tibet, dans les années 1960, après l'invasion chinoise. Lhamo et sa soeur cadette, Tenkyi, doivent fuir leur village natal. Alors que l'armée chinoise détruit les temples et les statues, leur mère est particulièrement exposée, car elle est un oracle, une personne élue pour communiquer avec les esprits. Elle guidera les habitants du village à travers l'Himalaya lors de la fuite. Peu avant leur arrivée à la frontière népalaise, les parents des deux filles trouvent la mort, laissant Lhamo et Tenkyi tenter de se reconstruire dans un camp de réfugiés qui, tous, désespèrent de revoir un jour leur pays.
Elles se lient d'amitié avec un jeune garçon nommé Samphel, également orphelin, et à qui son oncle a confié la statue d'un saint traditionnel de leur village, dont on dit qu'il disparaît fréquemment avant de réapparaître pour les temps difficiles.
Décidée à quitter le camp, Tenkyi travaille d'arrache-pied et parvient à décrocher une bourse d'études à Dehli. Les deux soeurs seront séparées pour la première fois, sans savoir que leur éloignement durera plus longtemps qu'elles ne l'imaginent.
Des années plus tard, on retrouve Tenkyi au Canada, avec la fille de Lhamo, Dolma. Malgré de brillantes études, Tenkyi gagne sa vie comme femme de ménage, mais Dolma est inscrite à l'université. Elle souhaite ardemment étudier l'art et l'histoire du Tibet, se heurtant à l'interdiction de se rendre dans son pays d'origine et au peu de choses qu'elle sait de son histoire.
Lors d'un événement avec des professeurs de l'université, elle découvre la statuette de Samphel, dont Tenkyi lui a souvent parlé et comprend que les rares artefacts restants de l'histoire tibétaine sont en train d'être dispersés dans le monde. Elle décide alors de partir à la recherche de l'histoire de sa famille, et de celle de son pays.
Dans un mélange subtil entre puissance narrative et poétique, Tsering Yangzom Lama dresse le portrait d'un pays à travers trois générations de femmes. Avec finesse, elle pose la question de ce qui reste d'un pays après la colonisation et l'exil, l'ambivalence de la nostalgie d'un pays qui n'existe plus, et livre une description fascinante de la spiritualité tibétaine avec le personnage d'Ama et son rôle d'oracle.
Sur la presqu'île de Tahiti, on s'apprête à enterrer Moana, 16 ans, mort noyé. Son beau-père, la cinquantaine, est terrassé par le chagrin et erre au milieu des préparatifs, incapable d'aider sa femme Malinda.
Elsa a sept ans lorsque sa mère devient pour la première fois propriétaire. Dans le nouvel appartement, il y a une moquette vert menthe à poils ras, une chambre bleue avec des lits superposés, un frigidaire jaune, un palmier dans le crépuscule sur un mur de la salle de bains. La nuit, la mère ne dort pas. Elle fume. Blottie sous sa couette, l'enfant regarde les cloques qui boursoufflent le plafond.
L'Âge de détruire est l'histoire d'une violence qui passe de mère en fille. Un cycle infernal, dont il faudrait s'échapper ; et pour cela avancer jusqu'à atteindre, peut-être, l'âge de détruire.
À partir des photographies prises par Spencer Ostrander sur les lieux des tueries de masse des 20 dernières années aux États-Unis, Paul Auster retrace l'histoire de la violence par arme à feu, de la "préhistoire" du pays jusqu'à aujourd'hui, et fait ainsi l'état des lieux d'une problématique qui divise cette nation en deux camps irréconciliables, à l'heure où la possession d'armes à feu n'a jamais eu autant le vent en poupe et où l'on assiste à une recrudescence des homicides par balle dans les 40 plus grandes villes du pays. Si Paul Auster s'empare de ce sujet, c'est parce qu'il est grand temps que l'Amérique décide quel peuple elle veut être et quel genre de nation elle veut incarner.
Une plongée aux origines de la fracture du pays. Un plaidoyer pour l'union d'une nation.
Quatre femmes. Quatre époques. Quatre lieux. Chacune porte une boussole cassée dans le coeur. Toutes sont traversées par un irrésistible élan de liberté. Anna, hypnotisée par le lac Baïkal, immensité gelée millénaire, prête à l'avaler à tout instant ; Eleonore, jeune Californienne des années 1960, amoureuse contrariée de Youri Gagarine ; Gaby, sa nièce, photographe aux semelles de vent ; et Celle qu'on ne voit pas, qui s'infiltre dans ces histoires en recollant les fragments d'une vie.
Exploratrice de la géographie et du style, Annie Perreault signe un roman polyphonique d'une rare intensité. Porté par une plume charnelle, Les Grands Espaces embrasse la nature, le froid et les silences, et déploie une sublime variation du courage.
On prépare sur l'île de Mozambique un festival littéraire, une rencontre avec les poètes et les écrivains africains les plus célèbres, venant des quatre coins du monde, tous attirés par la beauté unique et la magie de l'île. La jeune organisatrice est sur le point d'accoucher.
Soudain, une violente tempête s'abat sur le continent et l'île enveloppée de brouillard est isolée, personne ne peut plus emprunter le pont qui la relie au monde. Au cours de cette semaine étrange vont se produire des événements qui vont remettre en cause les frontières entre la réalité et la fiction, le passé et l'avenir, la vie et la mort. Les écrivains vont être troublés par la rencontre avec ces inconnus que sont les personnages qu'ils ont créés. Ce jeune rebelle de 20 ans si grossier avec les femmes, qui est-il réellement ? L'excentrique diva, dont personne ne comprend le langage, vient-elle de l'imagination de la romancière mûre, désespérée de ne pas pouvoir téléphoner à son mari ? La population de l'île aussi est troublée, mais pour des raisons différentes.
À la fois drôle et profond, un roman sur la confrontation avec la création.
1977. Californie du Nord. Rich est de ces bûcherons qui travaillent au sommet des arbres. C'est un métier dangereux, dont son père et son grand-père sont morts. Il veut une vie meilleure pour sa femme Colleen et son fils Chub. Pour cela, il a investi en secret toutes leurs économies dans un lot de séquoias pluricentenaires. Mais lorsque Colleen, qui veut avoir un deuxième enfant malgré de précédentes fausses couches, se met à dénoncer la compagnie d'abattage pour l'usage d'herbicides responsable selon elle de nombreuses malformations chez les enfants, le conflit s'invite au coeur de leur couple. Un premier roman âpre et dense.
Au large de l'Écosse, en mer du Nord, à la croisée de plusieurs routes maritimes, se trouve un récif meurtrier, où les navires s'abîment par dizaines. En 1807, un homme décide de mettre fin à cette malédiction. Ingénieur pour la Compagnie des Phares du Nord, Robert Stevenson se lance dans une entreprise périlleuse : ériger un phare sur un récif immergé vingt heures par jour. Trois années durant, dans des conditions chaotiques, il coordonne le chantier de Bell Rock. Animés par la volonté de rendre la mer plus sûre, ses hommes et lui luttent contre vents et marées pour mener à bien ce projet ambitieux.
En racontant l'histoire de sa famille et en publiant les carnets de son grand-père, Robert Louis Stevenson rend non seulement hommage à la dynastie de pionniers et de bâtisseurs dont il est issu, mais il révèle aussi au public une formidable aventure collective.