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Notre sélection des romans francophones de la rentrée littéraire
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Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, un jeune bourgeois bordelais rencontre une jeune fille pauvre, apatride, fille d'une aristocrate germano-russe ruinée et d'un Géorgien bipolaire, disparu et certainement fusillé à la Libération. Il devine, en l'épousant, qu'il s'engage dans tout autre chose que l'union paisible avec la jeune bourgeoise bordelaise à laquelle il était promis. Mais il n'imagine pas à quel point, ni quel destin romanesque et quelle somme d'épreuves l'attendent au cours des soixante-et-onze ans de son mariage avec Hélène Zourabichvili, qui deviendra sous son nom à lui, Carrère d'Encausse, spécialiste internationalement reconnue de la Russie (mais aussi de l'épizootie du mouton en Ouzbékistan), familière du Kremlin et de ses maîtres successifs, secrétaire perpétuelle de l'Académie française, ni qu'avant de mourir lui-même - « 147 jours après elle et, à mon avis, de chagrin », écrit Emmanuel Carrère - il assistera, dans la cour des Invalides, à ses funérailles nationales.
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Le livre de Kells
Sorj Chalandon
Coup de coeur- Éditions Grasset
- Littérature Française
- 13 Août 2025
- 9782246843214
Le Livre de Kells est le douzième roman de Sorj Chalandon qui, une fois encore, a puisé dans son expérience personnelle pour raconter un épisode de sa vie.
À 17 ans, après avoir quitté le lycée, Lyon et sa famille, il arrive à Paris où il va connaître, durant presque un an, la misère, la rue, le froid, la faim.
Ayant fui un père raciste et antisémite, il remonte l'existence sur le trottoir opposé à celui de ce Minotaure sous le nom de Kells, en référence à un Evangéliaire irlandais du IXème siècle. Des hommes et des femmes engagés vont un jour lui tendre une main fraternelle pour le sortir de la rue et l'accueillir, l'aimer, l'instruire et le réconcilier avec l'humanité.
Avec eux, il découvre un engagement politique fait de solidarité, de combats armés et d'espoirs mais aussi de dérapages et d'aveuglements. Jusqu'à ce que la mort brutale de l'un de ces militants, Pierre Overney, pousse La Gauche Prolétarienne à se dissoudre.
Certains ne s'en remettront jamais, d'autres chercheront une issue différente à leur combat.
Ce fut le cas pour l'auteur, qui rejoignit « Libération » en septembre 1973.
Le livre de Kells est une aventure personnelle, mais aussi l'histoire d'une jeunesse engagée et d'une époque violente. Sorj Chalandon a changé des patronymes, quelques faits, bousculé parfois une temporalité trop personnelle, pour en faire un roman. La vérité vraie, protégée par une fiction
appropriée... -
La Maison vide
Laurent Mauvignier
Coup de coeur- Éditions de Minuit
- Roman Français Minuit
- 28 Août 2025
- 9782707356741
En 1976, mon père a rouvert la maison qu'il avait reçue de sa mère, restée fermée pendant vingt ans.
À l'intérieur : un piano, une commode au marbre ébréché, une Légion d'honneur, des photographies sur lesquelles un visage a été découpé aux ciseaux.
Une maison peuplée de récits, où se croisent deux guerres mondiales, la vie rurale de la première moitié du vingtième siècle, mais aussi Marguerite, ma grand-mère, sa mère Marie-Ernestine, la mère de celle-ci, et tous les hommes qui ont gravité autour d'elles. Toutes et tous ont marqué la maison et ont été progressivement effacés. J'ai tenté de les ramener à la lumière pour comprendre ce qui a pu être leur histoire, et son ombre portée sur la nôtre. -
Louve en juillet
Gabrielle Filteau-Chiba
Coup de coeur- Éditions Dépaysage
- Animales
- 22 Août 2025
- 9782902039791
Louve en juillet de Gabrielle Filteau-Chiba est un récit poignant qui explore la
complicité entre une femme et sa chienne-louve, Séquoia. À travers des épisodes de
survie, de fuite et de résilience, le texte se déploie dans les paysages sauvages du
Québec, mêlant poésie et introspection. L'autrice y aborde des thèmes universels tels que
la maternité, la violence, et la quête d'indépendance, tout en dénonçant les oppressions
systémiques. Ce roman, à la fois intime et engagé, célèbre la connexion entre l'humain et
le vivant, offrant un puissant message d'espoir et de réconciliation. -
« C'était un hiver lumineux et sec où rien ne semblait devoir mourir. »
Un petit garçon intenable rencontre un homme au bout du rouleau. Une femme retrouve son amant disparu. Un musicien prépare un concours avec un jeune prodige qui ne sait pas lire une note. Deux adolescents filent à moto sans casque.
Ces personnages - et bien d'autres encore - semblent n'avoir aucun lien entre eux, si ce n'est que tous appartiennent à la même harmonie municipale.
Mais une fillette timide promise à un brillant avenir les observe sans qu'ils le sachent. Elle comprend qu'un fil les relie tous et qu'un sort a suspendu pour un temps les drames individuels. Que ce fil vienne à rompre, et tous tomberont. La musique, alors, s'arrêtera.
Dans cet admirable roman polyphonique, Agnès Desarthe s'amuse à nouer et dénouer les destins par le seul jeu de l'écriture. -
Trois fois la colère
Laurine Roux
Coup de coeur- Éditions du Sonneur
- La Grande Collection
- 14 Août 2025
- 9782373853278
Aux confins des Alpes, à l'époque médiévale, une histoire qui s'empare de quelques-unes des questions qui taraudent notre modernité : la domination masculine, le hiatus entre la justice et la vengeance. À quoi s'ajoute ce personnage central de toute l'oeuvre de Laurine Roux : la nature, souveraine, promesse de refuge, immuable symbole de l'amour, de l'espoir et de la révolte.
Aux confins des Alpes, à l'époque médiévale. Hugon, seigneur de Bure, être cruel et tyrannique, marque son temps et sa lignée au fer rouge avec la bénédiction de l'Église. Encore adolescent, il n'hésite pas à accuser un innocent afin de couvrir un crime que lui-même venait de commettre. Un simulacre de procès conduira le pauvre homme au bûcher, où il brûlera sous les yeux de Gala, sa fille à la beauté irradiante. De ce jour, recluse dans les bois de Bénévent, Gala s'ensauvage.
Un jour, Hugon la soumet. De ce viol naissent trois enfants. Chaque nourrisson porte au cou la marque du seigneur de Bure, un coquelicot cousu à même la peau. L'accoucheuse confie Reine à Clarisse de Bure, épouse du seigneur, qui se croit stérile, et abandonne Éphraïm, garçon aux yeux vairons, sur le seuil d'un prieuré où un bénédictin l'élèvera comme son fils. Quant à la troisième nouvelle-née, laissée pour morte, elle sera l'idiote, l'attardée sublime, surnommée Mange-Ciel.
Tout en remontant la généalogie de cette histoire de pouvoir, de vengeance et de justice au temps du Moyen-Âge,
Trois fois la colère s'empare de quelques-unes des questions qui taraudent notre modernité : la domination masculine, le hiatus entre la justice et la vengeance, la tension entre l'empire du passé et les identités à inventer. À quoi s'ajoute ce personnage central de toute l'oeuvre de Laurine Roux : la nature. La nature toujours souveraine, toujours promesse de refuge, immuable symbole de l'amour, de l'espoir et de la révolte. -
Jacky
Anthony Passeron
Coup de coeur- Éditions Grasset
- Littérature Française
- 20 Août 2025
- 9782246843573
« Mon père a disparu en l'espace de trois consoles de jeux »
Au tournant des années 1980 et 1990, Anthony et son frère jumeau grandissent entourés d'une famille paternelle soudée, dans une vallée enclavée de l'arrière-pays niçois. Entre des grands-parents aimants, une cousine atteinte d'une maladie mystérieuse et un jeune oncle plein d'entrain, ils tuent l'ennui grâce aux jeux vidéo - une passion nouvelle, transmise par leur père : Jacky. De Space Invaders à Zelda, de Nintendo à Sega, la conscience du monde dans lequel le narrateur et son frère évoluent s'aiguise avec les capacités techniques de ces étranges machines. Elles vont peu à peu s'imposer comme un refuge face aux injonctions qui pèsent sur eux, à l'ennui d'un quotidien sans horizon et aux drames qui frapperont bientôt leurs proches. Jusqu'au départ brutal de leur père. Anthony Passeron plonge le lecteur dans une époque révolue : l'insouciance de la fin du XXème siècle, avec son horizon de prospérité et d'innovations technologiques. Mêlant son histoire personnelle à celle des grands inventeurs de jeux vidéo, il lance un cri d'amour au père, malgré la blessure inguérissable de l'abandon.
Ce roman d'apprentissage en trois consoles, de la tendresse de l'enfance aux désillusions de l'adolescence, a le charme et la puissance d'une chronique sociale douce-amère : « J'aurais voulu qu'on se demande enfin quelle malédiction, quelle pluie de mépris, de bêtise et de brutalité tombait depuis des décennies, des siècles peut-être, dans cette vallée que certains n'avaient d'autre choix que de fuir. » -
L'homme qui lisait des livres
Rachid Benzine
Coup de coeur- Éditions Julliard
- Roman
- 21 Août 2025
- 9782260056867
Entre les ruines fumantes de Gaza et les pages jaunies des livres, un vieil homme attend. Il attend quoi ? Peut-être que quelqu'un s'arrête enfin pour écouter. Car les livres qu'il tient entre ses mains ne sont pas que des objets - ils sont les fragments d'une vie, les éclats d'une mémoire, les cicatrices d'un peuple.
Quand un jeune photographe français pointe son objectif vers ce vieillard entouré de livres, il ignore qu'il s'apprête à traverser le miroir. " N'y a-t-il pas derrière tout regard une histoire ? Celle d'une vie. Celle de tout un peuple, parfois ", murmure le libraire. Commence alors l'odyssée palestinienne d'un homme qui a choisi les mots comme refuge, résistance et patrie.
De l'exode à la prison, des engagements à la désillusion politique, du théâtre aux amours, des enfants qu'on voit grandir et vivre, aux drames qui vous arrachent ceux que vous aimez, sa voix nous guide à travers les labyrinthes de l'Histoire et de l'intime. Dans un monde où les bombes tentent d'avoir le dernier mot, il nous rappelle que les livres sont notre plus grande chance de survie - non pour fuir le réel, mais pour l'habiter pleinement. Comme si, au milieu du chaos, un homme qui lit était la plus radicale des révolutions. -
Nous sommes faits d'orage
Marie Charrel
- Éditions Les Léonides
- Fiction Française
- 20 Août 2025
- 9782488335003
Sarah ne sait pas vraiment ce qu'elle vient chercher en
Albanie, si ce n'est une maison et les secrets légués par sa
mère Ester, décédée il y a peu - « Trouve Elora », a-t-elle
glissé avec les clés de la bicoque. Pourtant, sur place, les
locaux sont formels : Elora est morte il y a bien longtemps.
Pourtant Sarah croit lire la peur et la méfiance dans les
regards : qu'est-il arrivé à la mystérieuse jeune fille ?
Des années auparavant, alors que le régime communiste
totalitaire d'Enver Hoxha étend son joug jusque dans les
campagnes, Elora et son ami Agon se font une promesse :
tant qu'ils seront ensemble, tout ira bien. Mais alors que
l'adolescente n'aspire qu'à crapahuter dans les hauts
monts, sa mère la réprimande : une fille ne se comporte
pas comme ça. Et si les hommes possèdent la liberté, ils
ont aussi la lourde responsabilité du Kanun, la vengeance
du sang. Elora enrage : elle endosserait bien mille Kanun
pour avoir le droit, elle aussi, d'entrer dans la résistance
des montagnes...
Une immense fresque sur l'Albanie des années 1970 à
nos jours, et sur les destins tragiques de femmes
révoltées. -
Les derniers jours de l'apesanteur
Fabrice Caro
Coup de coeur- Gallimard
- Sygne
- 14 Août 2025
- 9782073121493
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Tokyo, décembre 1944. Embauché dans un centre de tri postal, Ren Mizuki y rencontre deux autres étudiants qui partagent sa passion pour la culture et l'art européens : Yuki, qui deviendra sa compagne, peintre elle aussi, et Bin, un violoniste promis à une carrière internationale, qui restera à jamais son frère d'élection. En 1945, Ren est appelé en Mandchourie dans l'enfer des combats. Défiguré, mutilé, il en rentre persuadé qu'il ne pourra plus jamais tenir un pinceau. L'amour de Yuki sera-t-il capable de renverser un destin ? À travers une histoire particulièrement émouvante, Akira Mizubayashi continue d'explorer ses thèmes familiers : le désastre des nationalismes fauteurs de guerre, l'art, recours essentiel contre la folie des hommes.
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Anne Berest poursuit sa grande exploration des « transmissions invisibles » et ses interrogations autour de la trans-généalogie. De quoi hérite-t-on ?
« À chaque vacances, nous quittions notre banlieue pour la Bretagne, le pays de mon père, celui où il était né, ainsi que son père - et le père de son père, avant lui. Le voyage débutait gare Montparnasse, sous les fresques murales de Vasarely, leurs formes hexagonales répétitives, leurs motifs cinétiques, dont les couleurs saturées s'assombrissaient au fil du temps, et dont l'instabilité visuelle voulue par l'artiste, se transformait, année après année, en incertitude. »
Après La Carte Postale et Gabriële, Anne Berest déploie un nouveau chapitre de son oeuvre romanesque consacrée à l'exploration de son arbre généalogique : la branche bretonne, finistérienne, remontant à son arrière-grand-père. Ici, la petite et la grande Histoire ne cessent de s'entremêler, depuis la création des premières coopératives paysannes jusqu'à mai 68, en passant par l'Occupation allemande dans un village du Léon et la destruction de la ville de Brest. -
In violentia veritas
Catherine Girard
Coup de coeur- Éditions Grasset
- Littérature Française
- 20 Août 2025
- 9782246843139
Lorsqu'elle apprend, alors âgée de quatorze ans, qu'on la surnomme « la fille de l'assassin », Catherine Girard s'empresse d'aller interroger son père Henri Girard, mieux connu sous le nom de Georges Arnaud, auteur du roman Le Salaire de la peur. La confidence se fait dans une ambiance où la peur le dispute à la tendresse. L'horreur de ce que le vieil homme lui apprend plonge l'adolescente dans un déni dont elle ne sortira qu'un demi-siècle plus tard, et qui la pousse aujourd'hui à prendre la plume pour confronter ce passé abyssal.
Le matin du 24 octobre 1941, au château d'Escoire, le père d'Henri Girard, sa tante et leur servante ont été retrouvés morts, atrocement massacrés. Henri fut le seul à y échapper. Inculpé, emprisonné, promis à la guillotine pendant dix-neuf mois dans l'un des cachots les plus insalubres de France, il fut finalement acquitté. L'affaire ne fut jamais élucidée.
Loin du genre « true-crime », In Violentia Veritas est un magnifique récit littéraire d'investigation familiale qui révèle pour la première fois au grand jour, une vérité aussi incontestable qu'épouvantable. Avec honnêteté et rigueur, l'autrice remonte de branche en branche sa généalogie marquée par une violence atavique. -
«Je crois que certains êtres ne nous quittent pas, même quand ils meurent. Ils disparaissent, or ils sont là. Ils n'existent plus, or ils rôdent, parlant à travers nous, riant, rêvant nos rêves. De même, quand on pense les avoir oubliés, certains lieux ne nous quittent pas. Ils nous habitent, nous hantent, au point que je ne suis pas loin de croire que ce sont eux qui écrivent nos vies. La Haute-Folie est un de ces lieux. Toute notre histoire tient dans son nom.» Haute-Folie raconte la vie de Josef, un homme dont la famille a été frappée, alors qu'il venait de naître, par une série de drames qui ne lui ont jamais été rapportés. Peut-on être en paix en ignorant tout de sa lignée ? Où chercher la sagesse quand un feu intérieur nous dévore ? Qu'est-ce que la folie, sinon le pays des souffrances qui n'ont nulle part où aller ? Servi par un style fulgurant, ce roman cruel et lumineux explore la marginalité et les malédictions qui touchent ceux dont l'histoire est ensevelie sous le silence.
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« Il y a tellement de bruit alors qu'il faudrait du silence, canaliser l'émotion, poser une compresse fraîche sur la folie du monde. »
Êve est une sirène professionnelle qui nage dans les plus grands aquariums du monde. Mais personne n'imagine la femme brisée, fracassée, que cache sa queue en silicone. Quelqu'un lui a fait du mal, tellement de mal, et il faudra un jour rééquilibrer les comptes.
En attendant, de Genève à Tokyo, de Brisbane à Dubaï, elle sillonne la planète, icône glamour et artificielle d'un monde fatigué par le trop-plein des désirs.
À travers un destin singulier, Joseph Incardona revisite le mythe de la sirène et nous donne à voir une humanité en passe de perdre son âme. -
Jill, sage-femme, accompagne les naissances dans un hôpital de la région parisienne, tandis que Marguerite, chercheuse, étudie l'histoire des avortements illégaux. Jill est constamment au contacte de la vie lors de ses gardes de nuit, Marguerite navigue entre ses amants et tombe enceinte à 40 ans sans savoir qui est le père de l'enfant.
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«J'allais tomber moi aussi, et il était hors de question de me faire avaler par une autre détresse que la mienne. Il m'a été facile de tourner le dos aux cris qui m'ébranlaient puisque, c'est une règle à redire, ce n'est pas parce qu'on entend les morts qu'il faut les écouter.» Un homme erre dans Toulon. Pour fuir les voix des morts qui l'assaillent, il se réfugie sur une île. L'y attend la plainte la plus déchirante de toutes, une âme troublée qui, avant de s'évanouir, lui raconte sa vie : celle d'un enfant mort au bagne de l'île du Levant, dont ne subsistent que des ruines. Simon Johannin tisse le portrait d'une poignée de garçons broyés par le système pénitentiaire, un cri du coeur contre la violence du monde.
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Je voulais vivre
Adélaïde de Clermont-Tonnerre
- Éditions Grasset
- Littérature Française
- 20 Août 2025
- 9782246831662
C'est une petite fille traquée qui garde secrète la mort terrible de sa mère et de sa nourrice. Et c'est une enfant fière, poétique, qu'un prêtre plein de bonté décide de sauver.
C'est une jeune fille assoiffée de connaissances et de lectures qui apprend à monter à cheval puis à se battre à l'épée malgré l'avis des religieuses qui l'éduquent. Depuis toujours, elle porte, dans son corsage, un poignard et des poisons, car il faut savoir se défendre pour être libre.
C'est une amante passionnée, trahie, aimée, ambitieuse. Et c'est une mère, aussi, prête à tout pour son fils. On dit qu'elle est puissante, entre deux royaumes, pourtant elle reste incomprise.
Vous croyez la connaître ? C'est l'héroïne la plus célèbre de la littérature, enfermée à jamais dans ce rôle éternel : intrigante, empoisonneuse, séductrice, génialement criminelle. Sorcière. Elle s'appelle Milady.
Voici venu le temps d'écarter la légende pour rencontrer la femme. Même un personnage de fiction a droit à sa vérité. Dans ce roman inoubliable, Adélaïde de Clermont-Tonnerre rend vie à la petite Anne et nous offre son histoire dont Dumas a semé les indices dans Les trois mousquetaires, sans prendre le temps de la raconter.
La construction extrêmement habile se joue de tous les codes romanesques du XIXème siècle, pour les revisiter d'une voix puissamment contemporaine. Alternant les témoignages et les époques, dans une succession de courts chapitres palpitants, il recompose un puzzle d'intrigues politiques et amoureuses qui nous conduisent au coeur des affrontements opposant les royaumes d'Europe au temps de Louis XIII et de Richelieu.
Se révèle ainsi le portrait d'une héroïne menant, pour sa survie, un jeu dangereux. Dans une époque où tant d'hommes voudraient la contraindre et la posséder, elle se bat - jusqu'à la transgression ultime - pour son pays, pour son idéal et pour sa liberté.
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« Tant mieux : la version joyeuse du sang-froid »
Amélie Nothomb
Pour la première fois, après son père dans Premier sang (2021) et Psychopompe (2023), Amélie Nothomb évoque sa mère, et le lien singulier qui les unissait. -
Elle est vive et franche, styliste célébrée, investie dans sa famille. Il est secret, caustique, célibataire et séduisant, chroniqueur de la vie artistique parisienne. A la faveur d'une interview, leur complicité est immédiate. Un deuxième rendez-vous, des coups de téléphone, bientôt Marianne et Cyril se parlent tous les jours. L'art, la littérature, leurs admirations, leurs inquiétudes, leurs enfances, leurs amours : la conversation est libre et intime. Dans le « tourbillon de la vie », chacun tour à tour écoute, réconforte, propose son aide, mais chacun n'a-t-il pas aussi son domaine réservé ? En quarante chapitres enlevés, qui sont autant de moments du lien, portant haut l'art du dialogue, Alice Ferney souligne les formes, la valeur et la fragilité de l'amitié entre homme et femme.
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Vive est une enfant dont l'univers se déploie entre les arbres du jardin familial, les essences exotiques que son parfumeur de père rapporte de ses lointains voyages, et les mots nouveaux qu'elle consigne dans son carnet pour apprivoiser le monde qui l'entoure. Mais derrière la douceur apparente se cachent des blessures qui mettront beaucoup de temps à se refermer...
"Le palmier" est le roman vrai d'une héroïne qui, comme l'autrice elle-même, fut très tôt confrontée à la beauté de la nature et à la brutalité de certains hommes. Tout à la fois récit initiatique, chronique familiale et fiction autobiographique, ce roman puzzle aux allures d'imagier est aussi une fascinante enquête, intime et poétique, sur les territoires de l'enfance, les pouvoirs de l'imaginaire et l'aventure de l'écriture. -
« Quand les sirènes des pompiers ont remplacé le silence de la nuit, quand j'ai senti leur présence d'hommes, je suis partie. J'ai fui sans me retourner. Puisque parler n'avait servi à rien, mes mots mêmes auraient pu se retourner contre moi. Après avoir ignoré mes avertissements, il s'en trouverait bien pour m'en vouloir de ne pas avoir été assez convaincante. Ou : faire de moi la coupable, l'incendiaire. »
Alexandra revient dans sa ville natale pour travailler dans l'usine de produits chimiques en plein développement. Elle y restera neuf mois, avant de disparaître.
C'est l'histoire d'une femme qui voit venir le danger, une si petite chose d'abord, à peine perceptible. C'est l'histoire d'une femme qui tente de prévenir et que personne n'écoute.
C'est aussi l'histoire de celles et ceux qui n'ont rien entendu, rien vu, rien compris. Mais le voulaient-ils ?
Constance Rivière signe un roman implacable sur la puissance de la parole, et son impuissance.