Lucien est né vers 120 après J.-C., à Samosate, aux confins de l'Empire romain, alors à l'apogée de sa puissance. Très vite, il abandonne sa langue natale, sans doute l'araméen, pour embrasser la culture grecque. Devenu un brillant orateur, il voyage dans le Bassin méditerranéen, où son éloquence mordante lui vaut fortune et gloire.
Malgré les siècles qui nous séparent de lui, son scepticisme désabusé, son refus des fanatismes, de la superstition, des faux prophètes, des cultes irrationnels, des maîtres à penser qui manipulent la jeunesse, sont d'une actualité brûlante.
Le regard qu'il porte sur la société est très noir : il voit avec dégoût triompher convoitise, cruauté, servilité, vulgarité... Satiriste dans l'âme, il stigmatise l'hypocrisie sous toutes ses formes. Son humour est dévastateur, qu'il caricature coquettes, pédants, gloutons, débauchés, ou misanthropes.
Le rire, cruel ou bon enfant, est toujours présent, notamment quand il revisite la mythologie traditionnelle et campe des dieux bougons, colériques, jaloux... Ses voyages fantaisistes sur la lune, au fond des Enfers ou dans le ventre d'une baleine, témoignent d'une imagination sans limite et sont d'une drôlerie irrésistible.
Cette oeuvre si riche, qui joue de manière irrévérencieuse avec les modèles hérités de la Grèce classique, a inspiré les grands humanistes (Thomas More, Érasme, Rabelais, Cyrano de Bergerac, Fénelon, Fontenelle, Swift) et même certains peintres de la Renaissance. Comme Plutarque, mais à sa manière ironique, Lucien a été un des relais principaux entre l'Antiquité gréco-latine et nous.
Texte extrait d'Histoire véritable
" puisque je n'avais rien de vrai à raconter, n'ayant jamais rien vécu d'intéressant, je me suis adonné au mensonge.
" né en commagène, lucien a pourtant voyagé à travers tout le bassin méditerranéen. mais cet espace est trop étroit pour lui. tel un de ses héros, chiron, il aspire à fuir la monotonie. ii nous entraîne donc dans la lune, dans le ventre d'une baleine, sur une mer peuplée de créatures monstrueuses et jusque dans les profondeurs de la terre, dans l'étrange royaume des morts. ces textes oú triomphe la fantaisie nous proposent aussi un voyage littéraire, nourri de références innombrables.
Ils s'inscrivent sous le patronage d'ulysse, " maître en fariboles de ce genre ". leur postérité est immense. les dialogues des morts ont créé un genre littéraire encore exploité de nos jours. les histoires vraies ont inspiré rabelais, cyrano de bergerac, swift. et la verve de lucien, même quand il parle de la mort, est un appel stimulant à la vie.
« Le mystique c'est celui qui voit la face cachée de la lune ... Ce que voit l'alcoolique, précisément. Et s'il devient méchant ou s'il devient triste, c'est parce qu'il ne peut mettre en accord ce qu'il rêve et ce qu'il fait. Ce qu'il rêve et ce qu'il voit. » Ces paroles, je pense qu'un homme les écoutera (rien qu'un, cela me suffit). Et si le désir lui vient, il finira sa bouteille, il mettra son manteau, il partira de chez lui sans dire bonsoir à sa femme. Si le courage lui manque en route, il pourra prendre encore un dernier verre. Il frappera à la porte d'une association de lutte contre l'alcoolisme, et le groupe lui apprendra à vivre heureux.
Lucien est né vers 120 après J.-C., à Samosate, aux confins de l'Empire romain, alors à l'apogée de sa puissance. Très vite, il abandonne sa langue natale, sans doute l'araméen, pour embrasser la culture grecque. Devenu un brillant orateur, il voyage dans le Bassin méditerranéen, où son éloquence mordante lui vaut fortune et gloire.
Malgré les siècles qui nous séparent de lui, son scepticisme désabusé, son refus des fanatismes, de la superstition, des faux prophètes, des cultes irrationnels, des maîtres à penser qui manipulent la jeunesse, sont d'une actualité brûlante.
Le regard qu'il porte sur la société est très noir : il voit avec dégoût triompher convoitise, cruauté, servilité, vulgarité... Satiriste dans l'âme, il stigmatise l'hypocrisie sous toutes ses formes. Son humour est dévastateur, qu'il caricature coquettes, pédants, gloutons, débauchés, ou misanthropes.
Le rire, cruel ou bon enfant, est toujours présent, notamment quand il revisite la mythologie traditionnelle et campe des dieux bougons, colériques, jaloux...
Ses voyages fantaisistes sur la lune, au fond des Enfers ou dans le ventre d'une baleine, témoignent d'une imagination sans limite et sont d'une drôlerie irrésistible.
Cette oeuvre si riche, qui joue de manière irrévérencieuse avec les modèles hérités de la Grèce classique, a inspiré les grands humanistes (Thomas More, Érasme, Rabelais, Cyrano de Bergerac, Fénelon, Fontenelle, Swift) et même certains peintres de la Renaissance. Comme Plutarque, mais à sa manière ironique, Lucien a été un des relais principaux entre l'Antiquité gréco-latine et nous.
Cette traduction intégrale (à l'exception de quelques textes apocryphes, rejetés par la majorité des critiques), est la première en France depuis celle d'Émile Chambry, qui date de 1933-1934.
Au IIe siècle de notre ère, Lucien, né à Samosate, aux confins de l'Empire romain, conquiert fortune et gloire en présentant ses discours en Asie Mineure, en Grèce, en Italie et en Gaule. C'est l'époque de la « seconde sophistique », sous le règne relativement paisible des Antonins. L'Empire romain, alors à l'apogée de sa puissance et de sa stabilité, voit se développer ce phénomène littéraire et social, qui accorde une place prépondérante aux professeurs de rhétorique, devenus presque des hommes publics : au gré de leurs conférences, ils font la démonstration de leur art, et le public est avide d'entendre leurs prouesses.
Comme eux, Lucien pratique toutes sortes d'exercices virtuoses : « controverses » (plaidoiries pour des accusés imaginaires, victimes de situations souvent fort romanesques), éloges de personnes ou de réalités diverses, jusqu'aux plus surprenantes (on trouve notamment celui de la mouche !).
Certains textes proposent une réflexion sur l'écriture, notamment sur le dialogue, genre que Lucien pense avoir totalement renouvelé.
Enfin, satiriste dans l'âme, il s'en prend aux imposteurs qui prétendent pratiquer ou enseigner la rhétorique : il les attaque avec une ironie féroce et un esprit critique d'une grande lucidité.
Lucien renverse les lois du genre de la consolation en adoptant le pont de vue d'une jeune défunt censé consoler son père.
La mort, paradoxalement, parle et se moque des lamentations des vivants. pour démontrer que leur attitude est stérile, ridicule, que son sort est enviable, et qu'ils feraient mieux de se réjouir de son décès plutôt que de le déplorer, il mobilise et détourne avec ironie les lieux communs de la littérature consolatoire, ceux mêmes que l'on rencontre au fil des consolations de boèce, de plutarque, et de sénèque.
en janvier 2006, dix emmurés vivants, condamnés à la réclusion à perpétuité, demandent pour eux-mêmes le rétablissement de la peine de mort.
silence. derrière les parti-pris politiques et personnels, le débat indigent sur les retards de l'institution pénitentiaire en france, cela laisse deviner dans quelle indignité inavouable et intolérable la mort lente s'accomplit au pays des droits de l'homme. silence. "on peut considérer qu'au-delà de quinze ans, une peine n'a plus de sens", déclare un directeur de prison au journal libération. prisonnier de longue peine, sorti de cette machine infernale à surveiller et punir, lucien parle.
il dit l'enfermement. non pas seulement le sien, mais celui de tout être humain.
« Je suis Syrien, riverain de l'Euphrate. Mais qu'importe ? Ce ne doit pas être un handicap à tes yeux d'être barbare par la langue si l'on a manifestement le jugement droit et juste [.]. Je fais profession de haïr les imposteurs, de haïr les charlatans, de haïr les menteurs, de haïr les orgueilleux : je hais toute cette engeance de canailles [.]. Je connais aussi parfaitement son contraire. C'est-à-dire la profession qui a l'amour pour principe : je suis amant de la vérité, amant du bien, amant de la simplicité, amant de tout ce qui est aimable par nature. »
Ainsi se définit Lucien de Samosate, au IIe siècle de notre ère. Le regard qu'il porte sur les écoles philosophiques est satirique, jusqu'à la caricature parfois, mais toujours inspiré par une exigence d'authenticité et de liberté.
À la Renaissance, cette oeuvre mordante, fantaisiste, passionnée, a connu un succès exceptionnel. Elle a durablement marqué notre littérature. Parmi ses lecteurs et imitateurs, on trouve, entre autres, Érasme, Rabelais, Cyrano de Bergerac, Fénelon, Fontenelle, Swift.
La mort de Pérégrinos prend la forme d'une lettre, adressée par Lucien à un ami, Cronios. Il y dépeint, de manière sarcastique, la mort spectaculaire de Pérégrinos, philosophe cynique qui s'immola à la fin des jeux Olympiques.
Les Fugitifs mettent en scène les faux philosophes cyniques, que Lucien se plaît à dévoiler pour ce qu'ils sont vraiment : des esclaves fugitifs. Le ton, là encore, n'épargne aucune pique satirique.
Toxaris ou l'amitié constitue une joute oratoire entre le Grec Mnèsippos et le Scythe Toxaris sur la valeur respective de leur peuple en matière d'amitié. Le dialogue est émaillé d'épisodes narratifs sur les faits exemplaire de leur entourage amical, qui révèlent tout le talent de conteur de Lucien. Que ne ferait-on pas pour un ami ?
Gauloiseries et calembredaines / Henry Lucien Date de l'édition originale : 1882 Ce livre est la reproduction fidèle d'une oeuvre publiée avant 1920 et fait partie d'une collection de livres réimprimés à la demande éditée par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, offrant l'opportunité d'accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF.
Les oeuvres faisant partie de cette collection ont été numérisées par la BnF et sont présentes sur Gallica, sa bibliothèque numérique.
En entreprenant de redonner vie à ces ouvrages au travers d'une collection de livres réimprimés à la demande, nous leur donnons la possibilité de rencontrer un public élargi et participons à la transmission de connaissances et de savoirs parfois difficilement accessibles.
Nous avons cherché à concilier la reproduction fidèle d'un livre ancien à partir de sa version numérisée avec le souci d'un confort de lecture optimal. Nous espérons que les ouvrages de cette nouvelle collection vous apporteront entière satisfaction.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
"Lucien, auteur prolifique du IIe siècle apr. J.-C., est né à Samosate, aux confins orientaux de l'Empire romain. Dans les Histoires vraies, un de ses ouvrages les plus célèbres, il invite le lecteur à un voyage extraordinaire sur la Lune, dans le ventre d'une baleine, sur une île peuplée des grands héros du passé et sur des récifs défendus par des monstres effrayants. Entre fantaisie et pastiche des grandes références littéraires et mythologiques, on peut voir dans les Histoires vraies le premier récit de science-fiction de la littérature occidentale, porteur d'une influence durable sur maints auteurs, de la Renaissance à nos jours.
Le deuxième texte, Contre l'inculte qui achète de nombreux livres, présente le Lucien satiriste, dénonçant avec une ironie mordante la vanité et la stupidité d'un Syrien de la cour de Marc-Aurèle qui confond apparence du savoir et culture véritable.
Denis Podalydès met toute sa verve au service de ces textes et nous en révèle toute la saveur."
Claude Colombini et Nicolas Filicic
Frémeaux & Associés et Les Belles Lettres proposent, pour la première fois en livres sonores, une bibliothèque idéale des grands textes littéraires de l'Antiquité grecque et latine. Que l'on ait lu ces oeuvres ou toujours rêvé de le faire, cette collection donne à entendre des textes toujours actuels, servis par des traductions fidèles et par l'interprétation des plus grands comédiens de langue française.
Candide revit à notre époque grâce au clonage. Un Candide avec toute sa personnalité, sa naïveté, et qui, par ses questions à l'auteur, essaie de comprendre notre monde. C'est un moyen pour lui, de manifester son étonnement, et pour l'auteur, de s'exprimer assez longuement sur des composantes primordiales de nos sociétés : la religion, l'économie ou encore le pouvoir. L'accent est mis sur la révolution des sciences et ses applications pratiques, sans omettre l'influence des religions qui, chez l'auteur, est plus un sujet de préoccupation, que d'espoir. Au fil des interrogations, si Candide gagne en sagesse, on devine à l'inverse le cheminement du doute chez l'auteur.
Les représentants des principales écoles philosophiques de la Grèce antique sont vendus aux enchères sur l'agora d'Athènes : c'est Philosophes à vendre. Furieux, les philosophes, remontés des Enfers, attaquent en justice Lucien. Dans Le Pêcheur ou les Ressuscités, celui-ci montre que c'est leurs disciples et non eux-mêmes dont il a dénoncé l'imposture. Ces dialogues spiri tuels offrent un panorama, certes caricatural, mais instructif, de la philosophie grecque.
Né dans la Syrie romaine du II siècle après J.-C., Lucien est tout entier tourné vers l'Athènes du V e siècle avant J.-C. dont il écrit la langue avec pureté et illustre la culture avec esprit.
« Il fut la première apparition de cette forme du génie humain dont Voltaire a été la complète incarnation, et qui, à beaucoup d'égards, est la vérité. L'homme étant incapable de résoudre sérieusement aucun des problèmes métaphysiques qu'il a l'imprudence de soulever, que doit faire le sage au milieu de la guerre des systèmes ? S'abstenir, sourire, prêcher la tolérance, l'humanité, la bienfaisance sans prétention, la gaieté. » Ernest RENAN.