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Raymond Chabaud
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1970-2020 ; une histoire du club olympique bayonnais
Raymond Chabaud
- Club Olympique Bayonnais
- 16 Octobre 2020
- 9782957414901
Club créé pour accompagner le développemenr de la ZUP dessinée par Marcel Breuer. Spécialisé sports de combat (sambo). 300 titres nationaux et internationaux. Un champion du monde.Le palmarés du Club est étroitement lié à son enracinement dans un quartier défavorisé et à son role social
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Jusqu'au Romantisme, le Pays basque n'existe pas. Il n'a aucune place dans le roman national et Voltaire n'hésite pas à moquer le « petit peuple qui danse au pied des Pyrénées ».
Il faudra le grand Guillaume de Humboldt pour que les Basques fassent une entrée fracassante et remarquée dans le panorama ethnologique et historique européen. D'emblée, Humboldt place le Pays basque dans un lieu singulier et unique, un lieu impossible à partager, un lieu identitaire qui abrite un peuple unique parlant une langue unique et isolée. Dès lors, la machine idéologique à produire mythes et stéréotypes va se mettre en branle à un rythme toujours accéléré et l'image du Pays basque va devenir plus signifiante que le pays lui même, au point que des pans entiers de la société basque disparaissent de la réflexion.
Ce livre n'est pas un florilège de mythes. Il y en a trop. C'est plutôt une sélection qui veut dire : ce n'est pas comme ça que ça marche. Ne croyez pas ceux qui disent savoir sans avoir travaillé et réfléchi, simplement parce qu'ils ont copié. Ne pensez pas une singularité basque car, comme le dit avec justesse Henri Etcheto, il s'agit « d'une terre et des hommes qui n'ont jamais été bien différents, en somme, du reste du monde et de l'humanité ».
Ce n'est désolant que pour les offices de tourisme qui vivent d'un marketing de la différence, quitte à inventer cette différence. Le Pays basque est il à vendre ?
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Le Sud-Ouest.... Vu de Paris... Dans les faits, ce qu'on appelle Sud-Ouest est surtout le Nord-Est du Pays basque. Jadis, on disait Novempopulanie, mais ça sonne désuet. Sud-Ouest, ça semble unitaire alors que c'est divers, varié, changeant, des collines gersoises aux plateaux bigourdans. Ici, de grosses bâtisses qui se veulent tellement distinguées qu'on les nomme châteaux. Là, de belles et lourdes fermes tant chargées d'histoire qu'on ne peut que les appeler maisons. De puissantes rivières et des gaves sautillants. Des pins aériens qui voisinent avec des chênes aux puissantes racines Ceux du Sud-Ouest ne s'y trompent pas, distinguent les micro-terroirs par leurs micro-accents et connaissent leurs micro-cultures. Tous, nous jouons au rugby mais chacun a son propre rugby car Auch n'est pas Bayonne et Bayonne n'est (surtout) pas Biarritz. Sous le poids de ceux qui l'aiment (excessivement et béatement) le Sud Ouest change, surtout à table. Année après année, les industriels s'en emparent et l'utilisent pour en offrir les merveilles de gueule à un public qui n'en demande pas tant et n'est pas capable de distinguer la copie de l'original. Pour connaître le Sud-Ouest, il faut se nettoyer les yeux et la tête, apprendre à regarder, à gommer les fausses différences pour distinguer les vraies ressemblances. Car, avouons le, le Sud-Ouest existe mais il ne s'exprime jamais quand et comment on le pense. Les Aquitains portent sur le dos le lourd paletot des stéréotypes. Ce sont des gens sérieux qui ne se prennent pas au sérieux confrontés à des esprits figés qui les pensent légers.
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L'histoire de Joseph Serrant débute dans l'époque troublée de la Révolution pour s'achever dans le morne conformisme de la Restauration. Cordonnier à Saint-Pierre, il s'active dans le Club des jeunes citoyens, se bat pour l'abolition avec Louis Delgrès : tous deux participent, dès 1792, à la première abolition qui ne durera guère. Puis c'est la guerre où il peut enfin exprimer sa bravoure : Napoléon le nomme général après la victoire d'Ostrovno.
Peut-on être martiniquais, noir, abolitionniste, officier de la Légion
d'Honneur, général nommé par Napoléon sur le front et membre de
l'état-major de Louis XVIII ?
L'histoire de Joseph Serrant débute dans l'époque troublée de la Révolution
pour s'achever dans le morne conformisme de la Restauration.
Cordonnier à Saint-Pierre, il s'active dans le Club des jeunes citoyens, se
bat pour l'abolition avec Louis Delgrès : tous deux participent, dès 1792,
à la première abolition qui ne durera guère. Puis c'est la guerre où il peut
enfin exprimer sa bravoure : Napoléon le nomme général après la victoire
d'Ostrovno. Joseph Serrant est le seul métis élevé au grade de général par
Napoléon, le seul métis général d'Empire. Chabin, aux Antilles, Joseph est
Noir. En Europe, seul officier métis dans une armée qui n'en compte guère,
il est vu comme Blanc. Aux Antilles, révolutionnaire, Joseph se prend
d'une passion pour la Nation. En France, la Nation jacobine lui fera oublier
la singularité antillaise.
L'histoire de Joseph Serrant est une histoire moderne, une histoire
d'homme déplacé qui perd ses repères et doit s'en construire de nouveaux.
Personne ne sait qui il est. Comment le saurait-il lui-même ?