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Rodrigo Rey rosa
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Un garçonnet est renversé par une voiture. Par crainte des représailles, l'automobiliste s'enfuit. C'est le début d'un récit fascinant sur le surgissement du mal. Rodrigo Rey Rosa le débusque dans les paroles de l'ami qui trahit l'ami, dans les mensonges de la mère qui n'aime pas son enfant, dans le machisme de l'homme d'affaires sans scrupules, dans les combats quotidiens des démunis pour tromper leur faim. Faisant alterner les points de vue sur un rythme haletant, dans une langue tantôt sèche, tantôt d'une grande sensibilité, il se révèle l'un des plus solides romanciers de la littérature latino-américaine actuelle.
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Severina n'est rien d'autre que le développement très réussi d'une trame légère, presque anecdotique : les tribulations d'un libraire (un apprenti écrivain que fréquente la mélancolie) et d'Ana Severina, une voleuse de livres, attirante et cultivée, qui lui fait perdre la tête en apparaissant et en disparaissant sans cesse ; une histoire simple mais relatée avec une grande maîtrise et que l'auteur définit comme « un délire amoureux », allant même jusqu'à qualifier « d'histoire invraisemblable » ce court roman qu'appréciera aussi le lecteur attentif et averti pour la riche bibliothèque que l'on trouve au fil des pages et des évènements.
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Ne pas toucher la queue du dragon ; vilolence d'État et racisme au Guatemala
Rodrigo Rey rosa
- Atinoir
- 8 Mars 2018
- 9782918112679
L'écrivain guatémaltèque reconnu par Roberto Bolaño et traduit par Paul Bowles, raconte avec la forme du genre « non-fiction » les faits et les circonstances qui ont amené et entretenu l'extreme violence dans son pays.
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«Il vida un chargeur de dix-sept munitions sans rater un seul tir. Ses voisins baissèrent leur arme pour admirer l'adresse du nouveau venu qui rechargea son pistolet et continua à tirer pendant que les silhouettes alignées, tout au bout du terrain, tombaient puis se relevaient pour être à nouveau descendues.» Le jeune Cayetano apprend vite. Il quitte Jalpatagua, son village natal, pour Guatemala City où, grâce à l'intervention de son oncle Chepe, il trouve enfin un travail : il devient le garde du corps de Clara, la fille d'un riche banquier. Au fil des jours, une certaine intimité s'installe entre ces deux êtres que tout sépare. Mais la disparition soudaine de Clara va changer leur histoire. Fugue, séquestration, ou simple ruse pour soutirer de l'argent à sa famille?
Les recherches entreprises par Cayetano pour la retrouver - et se retrouver - vont transformer ce roman en un thriller passionnant nous conduisant jusqu'au coeur du Guatemala, aux abords du Lac Atitlán et du territoire des Mayas. Le jeune homme y découvrira ce qu'il n'était pas censé découvrir : un lieu où l'amour, l'ambition et la folie jouent, comme les dieux anciens, avec les destins des hommes.
D'une écriture sensible, précise et élégante, Rodrigo Rey Rosa dresse le portrait d'une société ravagée par la violence, la corruption et le racisme, mais qui cache toujours, dans son passé le plus lointain, les prémices d'un avenir différent.
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Lors de la fête pour les 88 ans de don Guido Carrion, un supposé incendie tue Douro II, un étalon cher à Guido. Un avocat et un écrivain qui ont assisté à la découverte du cadavre carbonisé du cheval mènent l'enquête. Celle-ci révèle la face cachée d'une famille et d'un pays rongé par la violence et le mal.
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L'écrivain guatémaltèque Rodrigo Rey Rosa n'a cessé de réfléchir aux causes de la violence qui mena son pays à une guerre civile de près d'un demi-siècle (1954-1996). La plupart de ses romans tournent autour de cette question. Rien de très étonnant à ce qu'il consacre un livre à ses recherches dans les archives secrètes de la police du Guatemala. Le matériel humain réunit les carnets de notes qu'il rédigea en consultant des listes de criminels politiques et de droit commun, exhumant certes quelques documents intéressants, mais découvrant que l'essentiel de la recherche repose d'abord sur le climat qui émane de ces archives.
Car des vives tensions se manifestent constamment entre responsables du gouvernement, chercheurs, archivistes, anciens tortionnaires et anciens guérilleros qui tous voudraient contrôler les versions du passé. Tous apparaissent ici liés les uns aux autres par le souvenir menaçant d'une guerre civile dans laquelle les crimes de la police, les prises d'otages de la guérilla, le banditisme, la corruption, la drogue, les dérapages idéologiques et le terrorisme d'Etat font partie d'une seule et même histoire...
Le matériel humain est un ouvrage captivant tant par son projet que par sa forme. Les carnets et cahiers nous livrent des notes - découpages bruts du réel - et des réflexions personnelles alimentées par les rencontres, les souvenirs, le quotidien, les lectures et font, au fur et à mesure des pages, le récit des difficultés rencontrées par un écrivain attiré par le potentiel romanesque des archives qu'il parcourt.
Ce document " brut " est en réalité un fin et savant tissage d'investigations, de souvenirs personnels et familiaux, de bribes du quotidien et de réflexions éthiques et politiques, entre enquête d'un chercheur de la mémoire historique et journal d'un écrivain à la fois fasciné et effrayé par la folie des hommes.
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Ce recueil de neuf nouvelles de Rodrigo Rey Rosa, inédit en français, a été composé durant son séjour à New York en 1998. Un paysage mental singulier y prend forme, opérant une synthèse entre l'évocation réaliste de la violence urbaine et de la solitude de l'exil, et la rémanence chez les personnages de sourds traumatismes transplantés depuis leur pays d'origine. Le génie de la concision suggestive de l'auteur nous permet ainsi d'entendre un furieux concert de voix et de deviner, à distance, un portrait du Guatemala.