Daniel, journaliste, est hospitalisé en catastrophe pour une foudroyante septicémie. Frôlant la mort, entre l'extrême lucidité qu'attise l'urgence de vivre et les délires visionnaires dignes d'un poète romantique, remontent à sa mémoire ses engagements d'étudiant. À mesure des progressions et régressions de la maladie, il dresse ainsi la chronique d'une jeunesse estudiantine, à Pau, dans les années 70. Sa vie est bousculée par deux feux, ses premières expériences amoureuses et sexuelles, et la violence des actions indépendantistes basques, menées dans la clandestinité. Dans ce roman, Serge Javaloyès livre un témoignage sur deux combats qui ont jalonné sa trajectoire personnelle, celui des mouvements politiques basques, et celui d'un homme atteint d'un staphylocoque doré. Un livre d'autant plus précieux que le regard est aigu, nourri par la lucidité de l'expérience.
Que raconte son corps qu'il sent si las et rendu aux portes de la vieillesse ? Il se souvient de feux sur la rive de Garonne et du vent d'Autan.
Il se souvient de corps que l'on a ployés, de chairs moites que l'on a pénétrées, de turgescences au sang brûlant que l'on a données à lécher. Il se souvient maintenant de cette jeune fille, qu'il a fini par fuir sans un mot, comme on se débarrasse d'une "sacrée salope". Les images, incendiaires ainsi qu'au premier jour, ressurgissent. Il les écrit, il lui écrit Pourquoi ? Pour se soumettre enfin, avant qu'il ne soit trop tard...
La mémoire, contenue en sa queue dressée, le porte à écrire à la seule femme qu'il eût jamais aimée.
Les edicions Reclams vous proposent dans sa collection « Clams » créée et dirigée par Eric Gonzalès, l'essai « Au nom de la langue/Au nom de la lenga », le dernier ouvrage, bilingue, de Sèrgi Javaloyès.
Cet essai nous pose deux questions essentielles sur la guerre des noms et graphies de la langue d'oc, sous ses formes béarnaise et gasconne : Quelle est la relation entre le nom de la langue et son utilisation ? Pour quelles raisons naissent des conflits acerbes concernant son nom et sa graphie, alors que la langue gasconne est, aujourd'hui, réellement en danger de mort ?
Ou comment faire la garbure, soupe on ne peut plus béarnaise, un soir de décembre froid, sans perdre son latin, le Nord ou tout autre repère qui verrait un homme on ne peut plus banal, qui vénère la normalité, chavirer corps et bien dans un autre monde qui parle d'autres langues, montre d'autres points cardinaux. D'autres personnages. Oui, comment faire la cuisine sans perdre la tête...Un soir de décembre, un homme chavire dans un monde parallèle où se parlent d'autres langues et où l'espace n'est plus compté.