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Jacob Rogozinski
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Accueillir ? Ne pas accueillir ? Ces questions font débat depuis tout temps. Il fallait Jacob Rogozinski pour s'interroger sur l'inhospitalité croissante des nations occidentales.
La venue du migrant est vue comme une intrusion dangereuse. Mais pourquoi cette inhospitalité ? Pourquoi les migrants font-ils toujours l'objet d'un violent rejet ?
Jacob Rogozinski commence par analyser les conceptions philosophiques de l'hospitalité que l'on trouve chez Derrida et chez Kant. À partir de là et en s'appuyant sur la psychanalyse, il examine la crise du corps politique telle qu'on la voit à l'oeuvre dans les démocraties modernes, en s'intéressant particulièrement à l'angoisse qu'elle provoque. Il montre ainsi que la représentation inquiétante d'une « frontière passoire » s'enracine dans une pathologie de l'enveloppe corporelle qui apparaît quand les limites de notre propre corps vacillent.
Or, une véritable hospitalité n'est possible qu'en surmontant les fantasmes qui nous hantent, et en envisageant la rencontre de l'étranger comme une promesse et non une menace.
Aujourd'hui où le nombre des migrants fuyant la misère et la guerre s'est fortement accru, où les frontières se ferment, la question de l'inhospitalité ou de l'hospitalité retrouve toute sa signification et son enjeu. -
Une révolution sociale en Canaan, présentée de manière poétique dans l'Exode. Un dieu, celui de Moïse, qui marque la naissance d'une " contre-religion ". Un dispositif d'émancipation. Tel est le récit que dessinent en creux les dernières découvertes.
Qui était Moïse ? L'histoire de la sortie d'Égypte n'est-elle qu'une légende ? Pourquoi la Bible le présente-t-elle comme un lépreux né d'un inceste dans une tribu maudite ? Grâce aux découvertes les plus récentes des historiens et des archéologues, il est possible d'explorer le noyau de vérité du récit de l'Exode.
Un soulèvement a eu lieu en Canaan dans l'Antiquité. Il a donné naissance à une société sans roi et sans État, dont les lois sont hospitalières aux étrangers, favorables aux asservis, aux exclus. Cette insurrection n'aurait pas été possible si un homme surnommé Moïse n'avait pas introduit un dieu étranger, un dieu qui ne sanctifie pas le pouvoir des rois, mais soutient les opprimés dans leur combat pour la justice. L'enquête se centre alors sur le dieu de Moïse afin d'élucider la genèse du monothéisme. Ce n'est pas seulement l'histoire de l'Exode qui est interprétée ici de façon originale, mais aussi le sacrifice d'Abraham, l'Alliance, le bouc émissaire, le messie. On en vient alors à se demander si le monde de Moïse, un monde affecté par une crise dévastatrice, ne ressemble pas étrangement au nôtre et si la promesse d'émancipation portée par ce récit ne nous est pas aussi adressée. -
Djihadisme : le retour du sacrifice
Jacob Rogozinski
- Desclee De Brouwer
- 11 Octobre 2017
- 9782220088143
Quel est cet ennemi qui s'attaque à nous, à la terrasse des cafés, dans une école, une salle de concert, une promenade ou une église ?
L'auteur critique des notions comme le « terrorisme » et la « radicalisation », qui empêchent de penser la terreur djihadiste. Où ce dispositif puise-t-il sa force d'attraction ?
Dans quel contexte historique et social est-il apparu ? Est-il l'indice d'un « retour du religieux » ? Quelle est sa relation à la religion musulmane ? Car le djihadisme a tout à voir avec l'islam, mais il trahit la vérité de l'islam. En voulant réaffirmer cette religion, il la retourne contre elle-même.
On examine ici cette dernière : son utopie émancipatrice, sa conception du pouvoir politique, sa dimension messianique et la rivalité qui l'oppose aux deux autres religions abrahamiques. Des « trésors perdus » de l'islam se font jour, qui permettraient de résister au fanatisme. Sont alors interrogées la vérité des religions et la cruauté qu'elles s'efforcent de contenir : une violence archaïque qui revient avec les martyrs-meurtriers du djihad.
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Ils m'ont haï sans raison : De la chasse aux sorcières à la terreur
Jacob Rogozinski
- Cerf
- Passages
- 16 Octobre 2015
- 9782204105132
Qu'est-ce que la haine ? Comment cet affect individuel peut-il animer des persécutions collectives ? C'est la logique de la haine, toujours active et menaçante, que ce livre s'efforce de comprendre. Pour cela, Jacob Rogozinski interroge le phénomène de la chasse aux sorcières qui s'est déchaînée de la Renaissance aux Lumières. Il décrit les techniques mises en oeuvre pour désigner, puis anéantir ses cibles. Il analyse la recherche du « stigmate diabolique », l'aveu d'une « vérité » extorquée sous la torture, la dénonciation d'un « complot des sorciers », la construction de la figure de « Satan » comme ennemi absolu. Les mêmes dispositifs se retrouveront sous d'autres formes, dans d'autres circonstances, de la Terreur jacobine aux procès de Moscou, et sous-tendent encore les récentes « théories du complot ». En étudiant ces expériences historiques, en repérant leurs différences et leurs similitudes, Jacob Rogozinski montre comment l'on passe de l'exclusion à la persécution, comment l'indignation et la révolte des dominés peuvent se changer en haine et se laisser capter par des politiques de persécution. Ses analyses nous éclairent ainsi sur les dispositifs de terreur de notre temps.
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Philippe Lacoue-Labarthe ; la césure et l'impossible ; colloque international de strasbourg, 2009
Jacob Rogozinski
- Nouvelles Lignes
- Lignes
- 16 Septembre 2010
- 9782355260544
De sa lecture de Hölderlin, il avait retenu que " l'interrogation obstinée et suffocante, aux portes de la folie, sur la tragédie et la mimèsis est indissociablement biographique ".
Cette persévérance de la question, cette épreuve de l'impossible, il en a fait l'expérience dans sa pensée et dans sa vie. Le meilleur hommage que l'on puisse lui rendre consiste à le lire, à remettre en jeu son travail dans tous les domaines - philosophie et poésie, théâtre et musique - où il s'est efforcé de " résister à la disparition ". Ce sont les différentes dimensions de la pensée de Philippe Lacoue-Labarthe qu'interrogent les textes de ce recueil, présentés lors de la rencontre internationale organisée par le Parlement des philosophes, à Strasbourg en 2009.
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Guérir la vie ; la passion d'Antonin Artaud
Jacob Rogozinski
- Cerf
- Passages
- 3 Février 2011
- 9782204092531
Pourquoi écrire un livre sur Antonin Artaud ? Parce qu'il me l'a demandé : impossible de le lire sans être appelé par sa voix. Mais comment répondre à son appel sans le trahir ? Comment lire en philosophe celui qui clamait sa " haine de la philosophie " ? Comment le lire sans le dévorer ni se laisser dévorer par lui ? Règle de lecture : ce qu'il écrit est vrai. Laissons cette vérité s'affirmer par elle-même sans lui imposer la grille d'une pensée étrangère -; et sans prétendre la fixer dans la psychose ou la métaphysique. Pas de cruauté, pas d'impouvoir, pas de schizophrénie, pas de corps sans organes : autant de stéréotypes, de maîtres mots qui font obstacle à la lecture. Pourquoi écrit-il ? Pour sauver de l'oubli ses muses assassinées, ces corps massacrés, tous ces morts " dont le nom n'a jamais passé dans l'histoire ". Pour sortir de l'enfer, pour traverser cette " Poche Noire " où il a sombré, se réapproprier son je, son nom dont il a été dépossédé. Si la folie est l'absence d'oeuvre, le retour du Mômo est une " insurrection de bonne santé ", la bonne nouvelle d'une résurrection : il est possible de franchir la mort, de franchir " dieu " pour se refaire un corps. Il est possible de guérir la vie. C'est ce combat contre la folie, la mort et l'oubli, ce combat pour la vérité, que j'ai tenté ici de décrire : en passant de la scène du mythe -; de la révolution théâtrale qui devait figurer la vie -; à celle du fantasme, de la hantise sexuelle, du père-mère ; puis en remontant vers une dimension plus originaire, vers l'énigme d'une vie sans être, d'une chair qui est moi. Chair déchirée, en quête de son incarnation majeure, chair qui ne cesse de mourir, et pourtant toujours renaissante... Cette vérité du moi-chair qu'il voulait faire résonner dans la langue et le rythme du poème, sommes-nous enfin capables de l'entendre ? -- Why should I write a book about Antonin Artaud? Quite simply because he asked me to, for it is impossible to read his work without hearing his call. But how could I answer his call without betraying him? How could I read, as a philosopher, a man who proclaimed his 'hatred of philosophy'? How could I read him without devouring him, and letting myself be devoured by him? Reading guide: what he writes is true. Let's allow this truth to affirm itself, without imposing the rules of an alien mind -; and without claiming to contain it within a psychosis or metaphysics. No cruelty, no powerlessness, no schizophrenia, no bodies without organs: these are so many stereotypes, keywords that form obstacles to the reader. Why does he write? To save his murdered muses, butchered bodies, all those dead 'whose names were not passed on by history' through forgetfulness. To find an exit from Hell, to traverse that 'Black Hole' he had sunk into, recover his 'I' and the name that had been taken from him. If madness is the absence of creation, the return of 'Momo' is an 'uprising of good health', the good news of a resurrection: it is possible to go beyond death, to go beyond 'God' to recover one's body. It is possible to cure life. It is this fight against madness, death and forgetfulness, this combat for truth I have tried to describe here: passing from the scene of the myth-; from the theatrical revolution that life was supposed to represent-; to that of fantasy, sexual obsession, mother/father; then moving upwards to a more original dimension, towards the enigma of a life without being, flesh that is me. Torn flesh, in quest of its major incarnation, flesh that never stops dying yet is constantly reborn... This truth of me-flesh that he sought to proclaim in the language and rhythm of poetry... are we, at last, capable of hearing it?
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Ni réfutation polémique, ni commentaire mimétique, le présent essai de Jacob Rogozinski se propose de tracer dans son oeuvre une ligne de partage entre ce qui se laisse déconstruire et ce qui reste. De découvrir la part indéconstructible de la déconstruction, les « cryptes » de Derrida : ses points de résistance, les impensés de sa pensée.
Il y a dix ans mourait Jacques Derrida, reconnu dans le monde entier comme l'un des philosophes les plus importants du XXesiècle et dont l'oeuvre suscite toujours de nombreux commentaires en France et à l'étranger.
L'essai de Jacob Rogozinski se confronte à sa pensée dans un exercice d'« infidèle fidélité » : il s'efforce de rester fidèle à la « déconstruction » derridienne en essayant de la déconstruire à son tour. Ni réfutation polémique, ni commentaire mimétique, il se propose de tracer dans son oeuvre une ligne de partage entre ce qui se laisse déconstruire et ce qui reste. De découvrir la part indéconstructible de la déconstruction, les cryptes de Derrida : ses points de résistance, les impensés de sa pensée. Dans le labyrinthe de la déconstruction, Jacob Rogozinski parcourt plusieurs chemins : la question du deuil, celle du moi et celle de la vérité.
Ce que Derrida nous enseigne sur le « travail du deuil » nous éclaire-t-il sur la mélancolie de la déconstruction, la hantise d'un penseur qui avait pris pour secrète devise l'impossible énoncé : je suis mort ? Mais si je suis mort depuis toujours, ma vie ne se distingue plus de ma mort, et le mot « je » ne signifie plus rien. Cette destitution de l'ego -cet égicide- n'est-elle pas une illusion majeure de la déconstruction ? Comment s'accorde-t-elle avec la passion de Derrida pour la signature et l'autobiographie ? Et comment entendre alors son appel final à « préférer toujours la vie » ? L'une des difficultés à laquelle cette relecture de Derrida nous confronte concerne le statut de la déconstruction dans sa relation paradoxale à la vérité. Certes, Derrida récusait tout recours à la vérité, dénoncée comme un maître-mot de la métaphysique. L'on doit cependant se demander si la déconstruction de la vérité n'en appelle pas à cette vérité qu'elle déconstruit. Se serait-il mépris sur le sens ultime de sa pensée ? Est-il resté jusqu'au bout fidèle à la radicalité de la déconstruction ?
Autant de questions que nous invite à se poser cet essai sur Derrida, qui constitue également une introduction éclairante à la lecture de son oeuvre.
Grand format 20.00 €Indisponible
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Le don de la loi
Jacob Rogozinski
- Puf
- College International De Philosophie
- 1 Septembre 1999
- 9782130498223
Comment échapper à la crise de l'éthique, à la perte de tout repère permettant de juger, de s'orienter dans l'existence ? Cette interrogation nous conduit vers Kant qui s'est efforcé de trouver une issue en fondant l'éthique non plus sur le Bien, mais sur la Loi. Qu'en est-il de cette éthique en un temps où le mal le plus radical se réclame de la « loi » ? Comment démarquer la vérité de la Loi de sa défiguration, de cette pseudo-loi dévoyée dans le mal ?
Table des matières Introduction. - Le gardien de la porte Première partie : RÉVÉLATION DE LA LOI L'abîme de la métaphysique (de l'opposition) : Une expérience éthique originaire ? - L'objection de Mani et la loi de Rousseau - L'ontodicée de Leibniz - Introduction du concept de grandeur négative : l'opposition-réelle de la Loi et du mal - Les traits essentiels de l'opposition : obstance et co-appartenance des opposés - Le pas-en-arrière sceptique - De l'inconsistance du sentiment moral - La leçon de Rousseau : évidence de la Conscience, passage de la théodicée à l'anthropodicée - L'opposition-réelle dans la pensée kantienne : de la table du Rien au mal radical.
L'énigme de la Critique (de la possibilité de la philosophie pratique) : Topique transcendantale et amphibolie - Le problème de l'unité de la raison - De la possibilité de la liberté : liberté et causalité - La « solution » de la troisième antinomie - Un usage transcendantal des catégories : le coup de force de la deuxième Critique - De la temporalité pratique - « Il ne nous reste plus que l'analogie » - De la synthèse pratique - Le concept kantien de « loi » : objectivité, universalité, position par le Sujet - Un usage organique de la logique - Du primat de la raison pratique.
L'illusion de la Loi (de la possibilité de la synthèse pratique) : La question de l'Apparence pratique - L'aporie du Canon : l'illusion de la liberté - L'impossible déduction de la synthèse pratique - Échec de la « solution » par le concept d'autonomie - Ambiguïté de la « solution » par le concept de monde intelligible - L'aporie finale des Fondements - La « solution » de la deuxième Critique : le fait de la raison pure - Le don de la Loi - Pour une critique de la raison pratique pure - L'équivoque du factum - Pour une critique du « sens commun pratique » - Soumission et obéissance - L'énigme de la Loi.
Deuxième partie : EXPOSITION DE LA LOI Le paradoxe de l'éthique : La révolution copernicienne de l'éthique - Lex, logos, nomos - Que le don de la Loi appartient à la Loi - L'ex-position de la Loi - Qu'il n'y a pas de Sujet de la Loi - Le paradoxe de l'instauration : en deçà du bien et du mal ? - L'angoisse d'Adam - L'angoisse d'Abraham - Un impératif singulier.
Forma dat esse rei (équivoque du formalisme) : Pour une détermination intégrale de la Loi : insuffisance de sa détermination par le mode impératif - La forme est le don de la Loi - Ambiguïté des concepts kantiens de matière et de forme - Réduction de la forme à l'universalité logique - Origine du concept formaliste de forme : la domination de la forme par l'eidos - Universalité, restriction figurale et instrumentalité - Vers un concept non figural de forme : singularité, infinitude et auto-donation.
L'équivoque de l'impératif catégorique (de la possibilité du schématisme pratique) : Vers un concept non formaliste d'universalité : l'universitas - Communauté et communité - Validité logique, validation transcendantale, prévalence dans l'opposition - Les trois formules de l'impératif - La « difficulté particulière » du schématisme pratique - Le type, substitut d'un schématisme impossible - Ni schème ni symbole ? - Insuffisance de la « solution » kantienne - Signification logique et signification ontologique du type - L'impératif primordial : qu'il y ait le monde - Rechute dans l'ontodicée - Limitation de la première formule de l'impératif.
Le visage de personne (équivoque de la fin en soi) : Un pas au-delà du formalisme - Les quatre déterminations de la fin en soi : existence réelle, auto-consistance, singularité, caractère limitatif - Évidence de la personne - L'antinomie de la fin en soi - Que la fin en soi n'est pas une « fin » - La fin en soi comme volonté autonome ? - La fin en soi comme limite de la volonté autonome - Équivoque de la personnalité - Qui est « personne » ? - L'interprétation de Ricoeur : autrui comme fin en soi - Critique de cette interprétation - Personnalité et humanité - Dawider et Zuwider : la fin en soi comme Limite transcendantale.
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Médor-sur-Mer: voilà un titre où le cliché s'exhibe sans vergogne. À deux reprises puisque, au sur-Mer un peu éculé, évocateur de vacances en famille, s'ajoute le nom de chien le plus banal, un nom tellement employé autrefois qu'il en est devenu caricatural. Banalités assumées par l'auteur, car ses photographies sont des tentatives pour revisiter ces stéréotypes.
Dans une sorte de "devoir de vacances" François Nussbaumer a arpenté les plages à chiens du Midi et de l'Atlantique pour en ramener une étrange galerie de portraits, tantôt comiques, tantôt plus graves. En l'absence de tout visage humain, le regard se fixe sur les chiens, tous différents, de toute taille, de toute race, émouvants, majestueux ou cocasses qui deviennent autant de personnages.
Sans en avoir l'air, ces photographies nous amènent à nous interroger. Ne révèlent-elles pas une tension latente entre le chien et son maître qui l'incite à fixer l'objectif? Que font donc tous ces chiens au bord de la mer? Et ces hommes dont on entrevoit la silhouette, qui sont-ils et que font-ils là? Quelle intrigue se noue-t-elle entre eux et leurs chiens? -
Qui a peur de la deconstruction ?
Isabelle Alfandary, Anne-Emmanuelle Berger, Jacob Rogozinski
- Puf
- Perspectives Critiques
- 30 Août 2023
- 9782130855309
Un spectre hante l'université française : le spectre de la déconstruction. Crée par Jacques Derrida à la fin des années 1960, il est devenu, dans l'esprit des réactionnaires de tout poil, le mot-valise désignant tout ce qu'ils haïssent dans la pensée, lorsque celle-ci cherche à émanciper davantage qu'à ordonner. Dégénérescence de la culture, mépris pour les grandes oeuvres, délire interprétatif, amphigouri linguistique, danger politique, confusion sexuelle, licence morale : à en croire les ennemis de la déconstruction, tout ce qui va mal dans le monde lui est imputable. Mais que signifie cette peur ? Que signifie la fixation frénétique d'une frange d'intellectuels pour tout ce qui peut ressembler à une pensée différente, libre, inventive et fondamentalement démocratique ? Que cela signifie-t-il, si ce n'est la volonté de policer la pensée et ses institutions, pour pouvoir mieux, ensuite, policer les corps ? Telle est, en tout cas, l'interrogation qui a présidé au colloque « Qui a peur de la déconstruction », qui s'est tenu à la Sorbonne en janvier 2023. Il a fait scandale chez les tenants de la police. En voici les actes.
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« Strasbourg Vertical » a été publié il y a 3 ans et a eu un vaste retentissement. Le Noyer édition publie une version mise à jour et en format plus petit, dont l'usage sera complémentaire à la version initiale identifiée en tant que livre objet. Les photos sont de François Nussbaumer, le texte est de Jacob Rogozinski, traduit en anglais et en allemand. Pour tous les amoureux de la capitale alsacienne, il sera le livre cadeau de référence pour les fêtes de fin d'année. Ce livre de 120 pages au format 17 cm x 24 cm sera imprimé sur papier couché de 200 grs répondant aux standards les plus exigeants en matière de reproduction photographique.
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Aujourd'hui ou le spectacle envahit tontes les dimensions de notre vie, nous avons plus que jamais besoin d'une critique de l'aliénation spectaculaire : pour que les utopies de demain puissent survivre à leur propre mise en images.
Cette critique a été amorcée par Guy Debord (1931-1994), le principal théoricien de l'Internationale Situationniste. Si sa pensée a gardé toute sa pertinence, c'est parce que le projet d'émancipation qui l'anime est porté par une critique radicale des moyens destinés à le mettre en oeuvre. Tant il est vrai qu'on ne peut " combattre l'aliénation sous des formes aliénées ". C'est bien là le sens du detournemeut, ou de la pratique situationniste de la dérive : abolir la séparation sans la renforcer, en y circulant comme en contrebande pour mieux tisser d'autres rapports entre les hommes.
Les contributions au présent volume entendent explorer les différents chemins empruntés par la théorie et la pratique debordienne du détournement. Au niveau du sujet et de sa mise en scène tout d'abord, une scène qu'il doit détourner en organisant sa propre invisibilité. Au niveau politique ensuite, parce que le devenir du sujet est inséparable de sa lutte contre une organisation sociale qui entend le réduire a ses produits séparés.
Au niveau esthétique enfin, puisque cette séparation marchande s'incarne dans les reflets sensibles livrés à notre contemplation aliénée.