Les villes étaient notre royaume. Puis nous y avons croisé les bêtes. Oiseaux, papillons, renards, sangliers, hérissons et kangourous ont surgi et sont devenus citadins comme nous.
La révolution continue. Volubile mais silencieuse, la végétation marche sur la ville. Elle entre en scène comme hôte, cuisinière et architecte. Le lotus sacré de Bangkok navigue-t-il mieux sur les rivières d'asphalte ? Le haricot parisien nous préviendra-t-il à temps de la pollution de l'air ? Les chèvres urbaines vont-elles grimper aux arbres de parking ? Ces plantes et ces bêtes nous instruisent. Sur le pavé, elles parlent d'architecture et de géopolitique, de mondialisation et d'ancrage local à la terre, d'inventions et d'innovations, de culture, d'histoire, d'espoir. Et d'amour.
Grâce à ces nouvelles histoires naturelles, l'architecte Nicolas Gilsoul nous entraîne dans un jubilatoire voyage au pays du vivant.
Chevalier de l'ordre des Arts & des Lettres, Nicolas Gilsoul est architecte, paysagiste et docteur à l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement à Paris. Lauréat de l'Académie de France à Rome, pensionnaire de la villa Médicis, professeur à l'École nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais, il a remporté de nombreux prix d'architecture pour ses travaux et ses projets sur la place du vivant dans nos villes. Expert reconnu sur la question de notre cohabitation avec l'animal, il a publié, entre autres, Bêtes de villes (Pluriel, 2022).
L'architecte Nicolas Gilsoul nous offre un bestiaire érudit et original des animaux peuplant nos villes. Une manière de nous reconnecter au vivant, pour dessiner de nouvelles perspectives sur l'art de concevoir la ville de demain avec le génie animal.
La moule zébrée va-t-elle sauver New York ? Le scorpion terroriser les habitants de São Paulo ? Les kangourous s'ébattre dans la forêt de Rambouillet ? Savions-nous seulement que ces bêtes vivaient si près de chez nous ?
En pleine crise de la biodiversité, nos villes semblent devenir des jungles hybrides où se croisent plus de créatures que dans nos forêts. Certaines ont muté, leurs comportements se sont transformés. La souris de Brooklyn résiste aux polluants lourds, l'escargot d'Amsterdam combat l'îlot de chaleur urbain, l'hirondelle de la Côte Est réduit sa voilure pour éviter les gratte-ciels.
Au travers de 1 001 histoires de bêtes de villes, l'architecte Nicolas Gilsoul nous offre un bestiaire érudit de nos territoires et nous incite à nous reconnecter au vivant. En chemin, il dessine de nouvelles perspectives sur l'art de concevoir la ville avec le génie animal. À l'évidence, observer des bêtes, ça rend intelligent.
Un aileron de requin s'approche du littoral, un vautour se perche sur la balançoire d'un parc public : c'est la panique chez les parents. Pendant ce temps, les crues en Thaïlande libèrent des crocodiles dans les rues inondées et les méduses venimeuses pullulent dans tous les océans. Chez nous, dans l'obscurité de nos maisons, petites pestes et franches crapules guettent. Le frelon asiatique des pique-niques, les mygales à chaussettes, les serpents de jardin, les loups de banlieue, les vers et les chenilles processionnaires... les vilains règnent, tremblons !
Et si nous nous trompions ? Nos croyances sur le vivant scellent d'emblée le sort de ces créatures improbables. Or, si la phobie handicape, la peur peut se révéler utile. Associée à la curiosité, elle a ouvert à Nicolas Gilsoul les portes d'un autre monde. Sans a priori, mais un peu inquiet quand même, il est parti à la rencontre des rats, des silures, des requins bouledogues et des meutes sauvages. Guidé par celles et ceux qui ont dédié leur vie à ces bêtes, il a découvert leurs vrais pouvoirs et souvent aussi, leur grande fragilité. Il a bravé la peur et conclu de nouvelles alliances.
Les histoires qu'il nous conte, illustrées par son trait délicat, nous invitent à repenser notre rapport au vivant et envisager une co-existence apaisée à défaut d'une cohabitation parfois difficile à accepter. Ne craignons pas le lendemain.
Nicolas Gilsoul est architecte, docteur en sciences, professeur et paysagiste. Animé par son envie de partager et par son engagement pour le vivant, il intervient régulièrement sur les ondes et dans les amphithéâtres pour explorer de nouvelles cohabitations avec les créatures fantastiques qui peuplent notre monde. On le dit fabuliste, il est aussi chevalier des Arts et des Lettres et a reçu le grand prix de Rome. Son bestiaire prend vie sous sa plume et son crayon, retrouvez ses belles histoires dans ses deux autres livres chez Fayard : Bêtes de villes (2019) et Chlorophylle & bêtes de villes (2022).
En mars 2018, cinquante agglomérations dépassent, sur notre planète, les dix millions d'humains. Soixante-cinq millions à Hong Kong et dans les alentours de la rivière des Perles ; quarante-deux millions pour Tokyo et son proche voisinage ; trente-cinq millions pour Jakarta...
D'ores et déjà, la moitié de nos compatriotes vivent en ville. Bientôt, dans quinze ans, dans vingt ans, ce seront les deux tiers.
Et si la ville était le creuset de toutes les inventions, le plus formidable des réservoirs de la vie ? Voilà pourquoi, en pestant, en ronchonnant, en rêvant de campagne, on se précipite pour y vivre. Alors, bienvenue dans deux cents villes d'aujourd'hui, dont trente françaises, de Paris à Guéret, de Lyon à Montfermeil. Bienvenue dans la vie moderne.E.O.Un fabuleux voyage à lire absolument. Les Échos.