Filtrer
-
L'avocat des juifs : les tribulations de Yossel de Rosheim dans l'Europe de Charles Quint
Selma Stern
- La Nuee Bleue
- Les Classiques De La Nuee Bleue
- 18 Septembre 2008
- 9782716507394
« Face à une culture de la haine, Yossel est un passeur d'humanité ».
Au début du XVIe siècle, dans un Saint Empire romain germanique chahuté par des conflits incessants, les guerres de religion et les révoltes paysannes, les Juifs cristallisaient beaucoup de haine. Dans la petite ville impériale de Rosheim, en Basse Alsace, un érudit devenu prêteur sur gages, Yosselmann (1478-1554), se leva pour défendre ses frères Juifs persécutés. Il partit à la rencontre des grands de son temps afin d'alléger les menaces qui pesaient sur ses coreligionnaires de tout l'Empire. Il réussit à placer les Juifs sous la protection directe de Charles Quint.
L'empereur, écoutant leur avocat, les défendit à maintes reprises contre les terribles décisions des princes et des villes. Fait unique dans l'histoire du Saint Empire, les Juifs allemands disposèrent alors d'un représentant qui était à la fois investi par ses frères et reconnu par les princes.
Grâce à un sauf-conduit de l'empereur, celui qu'on appela désormais « Yossel de Rosheim, commandeur des Juifs allemands » était aussi un esprit politique avisé qui savait faire des choix, soutenant résolument Charles Quint contre les princes protestants, dénonçant Luther pour ses écrits contre les Juifs. Personnage romanesque dans une époque de bouleversements où les lumières de la Renaissance se voilaient d'ombres dangereuses, Yossel fut aussi un réformateur pénétrant, désireux d'améliorer la place des Juifs dans la société. -
C'est en février 1494, durant le Carnaval-la saison des fous- que parut en langue allemande l'ouvrage de Sébastien Brant. Le succès fut foudroyant et durable, comme rarement depuis l'invention de l'imprimerie. Brant, dominé par l'idée que les malheurs des hommes résultent de leurs péchés, entreprend de leur montrer la laideur de leurs vices ou folies et présente une galerie de portraits de fous où chacun pourra se reconnaître. Derrière le moraliste âpre et sans concessions, pointe un observateur fin, souvent truculent. Cette attention aux hommes et à la vie confère à « La Nef des Fous » une vigueur et une modernité sans ride. L'ouvrage est illustré par une cinquantaine de superbes gravures sur bois à laquelle Dürer jeune aurait travaillé.
-