Depuis plus de cent générations, les hommes s'émerveillent du fabuleux voyage d'Ulysse au retour de la guerre de Troie. Ils savent que Pénélope, sa femme, l'attendra vingt ans dans sa patrie d'Ithaque, et quels dangers le guettent sur cette Méditerranée alors inconnue. Ils se préparent, avec lui, à affronter le Cyclope mangeur de chair humaine et à défier les vents d'Éole.
Le destin a prévu qu'Ulysse échapperait aux chants des Sirènes, aux charmes de Circé, aux promesses de Calypso et de Nausicaa. Rusé comme " Personne ", nom sous lequel il se cache, il nous entraîne, avec ses compagnons, dans le plus beau poème de la découverte du monde.
Edition enrichie de Jean-Louis Backès comportant une préface et un dossier sur l'oeuvre.
La ville de Thèbes est ravagée par la peste. Son souverain, OEdipe, mène l'enquête. Il découvre que l'homme qu'il a tué jadis, Laïos, était son père, et qu'il a épousé sa propre mère, Jocaste, dont il a eu quatre enfants. Elle se suicide, il se crève les yeux et s'exile.
Une des plus belles tragédies de l'Histoire, modèle de l'enquête policière et de son suspens, de la peinture de la destruction de soi, et des relations troubles qui tissent les liens familiaux, grande interrogation jetée au destin, cette pièce est à l'origine de nombreuses imitations (jusqu'à Gide et Cocteau) et de nombreux commentaires (jusqu'à Freud ou Jean-Pierre Vernant).
"Ô lumière c'est la dernière fois que je te vois, /
je suis né de qui je ne devais pas, je suis uni /
à qui je ne dois pas, j'ai tué qui je n'aurais pas dû."
OEdipe roi, IIIe épisode.
Peu d'ouvrages ont eu une influence comparable à celle des Pensées pour soi, étonnant petit livre rédigé en grec qui consignerait les « pensées » de l'empereur romain Marc Aurèle, maître du monde au IIe siècle de notre ère. Pourtant, ce texte dont l'attribution reste incertaine, le statut mal défini, les enjeux obscurs et l'argumentation difficile à cerner soulève bien des questions. Les différentes interprétations qui en ont été proposées reflétaient les partis pris idéologiques ou religieux de leurs auteurs plus que les thèses dictées par le texte lui-même. Que choisir entre « le plus vertueux des païens », le « persécuteur des chrétiens »,le quasi-mystique des « exercices spirituels », le « dernier avatar du stoïcisme impérial » et le coach du développement personnel ?
Dans ce texte, les lecteurs de la Renaissance cherchaient surtout des signes de la compatibilité et de la continuité entre sagesse antique et pensée chrétienne. Notre siècle, qui se veut toujours humaniste, y trouvera encore les germes de certaines de ses valeurs.
Avec son peuple d'animaux et de végétaux auxquels des acteurs humains donnent sans sourciller la réplique, la fable joue sur les frontières : entre l'imaginaire et la réalité, l'enchantement et la vérité, la sagesse et la puérilité, l'animalité et l'humanité, l'écriture et l'oralité, et par-dessus tout entre les sphères culturelles, les langues et les époques. Héritière des civilisations mésopotamiennes de l'âge du bronze, la fable constitue le genre littéraire le plus continûment et le plus universellement cultivé de l'Antiquité à nos jours : d'Orient en Occident, les recueils d'apologues se comptent par centaines. Au sein de cette galaxie, les récits et anecdotes qu'on attribue à Ésope (VIe s. avant J.-C.) occupent une place privilégiée.
On les découvrira ici, accompagnés pour la première fois en édition de poche de la Vie romancée qui installe durablement la légende d'Ésope, cet esclave difforme et monstrueux, aussi subtil que redoutable, celui que La Fontaine considérait comme le père d'un genre toujours vivace et fascinant.
Ce fut la plus grande crise qui émut la Grèce et une fraction du monde barbare : elle gagna, pour ainsi dire, la majeure partie de l'humanité. (Livre I, i, 2)
Plutarque nous a peint un jeune Démosthène s'exerçant à déclamer des tirades avec des cailloux dans la bouche ou à réciter des discours en courant sur une pente montante. Ce folklore cache une période de l'histoire et une personnalité exceptionnelles. La période est celle de sombres temps pour la démocratie athénienne, confrontée à la brutalité de la monarchie macédonienne qui va bientôt l'abattre provisoirement.
La personnalité est celle de l'orateur grec qui a exercé l'influence la plus profonde sur l'art oratoire depuis le IVe siècle avant J.-C. jusqu'à Clemenceau et Robert Badinter. Le présent volume innove doublement, en réunissant sous la même couverture la traduction de tous les discours conservés et en les présentant dans l'ordre chronologique. Cet ordre crée des voisinages inédits et renouvelle la perception de l'oeuvre et de l'homme.
La figure de Démosthène apparaît dans sa complexité, celle d'un homme qui s'est partagé entre les grands débats de son temps et une activité plus triviale d'auxiliaire de parties impliquées dans des procès, celle d'un politicien qui a connu beaucoup d'échecs et dont le rôle fut moins décisif que le mythe construit autour de son nom a pu le faire penser, mais aussi celle d'un quasi-philosophe, qui a réfléchi avec profondeur sur le rôle du conseiller en démocratie, à bonne distance entre l'action directe et la définition de principes valables pour un temps plus long et un espace géopolitique plus large.
Lire tout Démosthène, c'est entendre la voix du plus grand orateur de tous les temps, rendue audible à nouveau grâce à cette talentueuse traduction.
Lysistrata, une comédie grecque antique d'Aristophane.
La guerre, toujours la guerre... Des années que le Péloponnèse voit s'affronter Athéniens et Spartiates. Faut-il que les hommes soient idiots à la fin ! Les femmes grecques, en attendant, souffrent en silence. Alors que la solution est là, sous leur nez - ou bien plutôt sous leurs draps... Sur l'agora, Lysistrata a convoqué ses soeurs de toute la péninsule. Avec ce mot d'ordre : " Pour arrêter la guerre, mesdames, refusez-vous à vos maris ! ".
Aussitôt la rumeur s'élève. La grève du sexe aura-t-elle lieu ?
Les Perses est la plus ancienne tragédie d'Eschyle qui nous soit parvenue mais aussi la plus ancienne tragédie tout court. Rien que pour cela, Les Perses devrait faire partie du patrimoine mondial de la littérature. Ecrite et représentée en - 472, quelques années après la victoire de Salamine, Les Perses montre la douleur et le désespoir du camp perse suite à la nouvelle de la défaite de Salamine. C'est un grand moment épique, une pure expression du pathos de l'époque. A la lecture des Perses, on s'interroge comme Eschyle sur la possibilité de la liberté humaine face au destin.
Sélection Les 30 meilleurs livres de l'année 2019 du magazine Le Point
Sous la direction d'Hélène Monsacré, directrice du Département des Sciences humaines des Éditions Albin Michel et qui a publié, notamment, Les Larmes d'Achille (1984, 2010).Avec les contributions de Victor Bérard, Manon Brouillet, Eva Cantarella, Michel Casevitz, Adrian Faure, Xavier Gheerbrant, Giulio Guidorizzi, Jean Humbert, Christine Hunzinger, Pierre Judet de La Combe, Gérard Lambin, Silvia Milanezi, Hélène Monsacré et Heinz Wismann.
Chérie et protégée par sa mère la divine Cérès, Proserpine est convoitée en secret par le dieu des morts, Pluton, qui parvient à soustraire la fillette à la protection maternelle au terme d'un stratagème et d'un rapt choquants. Aux Enfers, Proserpine apprend à aimer Pluton autant qu'à s'affirmer dans un monde divin violent pour devenir une souveraine redoutable.
De la jeune fille en fleurs à la reine toute puissante, découvre l'itinéraire fascinant de celle qui a changé le monde en lui donnant les saisons.
Ce volume est le premier des deux tomes consacrés au plus célèbre des héros de l'Antiquité. Ulysse en personne nous conte ici son histoire jusqu'à la prise de Troie, son enfance, son accession au trône, ses premières ruses, ses premières amours, ses premiers combats, avec par touche, quelques vers de Virgile accessibles et une poignée de mots grecs.
Comment devenir un héros quand on est menteur, tricheur, sournois, bref humain ? La réponse de la bouche d'Ulysse, l'homme aux mille ruses et aux paroles de neige
Je veux te révéler les principes des choses, te montrer où la nature puise les éléments dont elle crée, fait croître et nourrit toutes choses, où elle les ramène de nouveau après la mort et la dissolution. (I, 55-57)
Ses premiers enfants, le grand Cronos les dévorait, dès l'instant où chacun d'eux du ventre sacré de sa mère descendait à ses genoux. (v. 459-460)
Je dois mourir. Si c'est tout de suite, je vais à la mort ; si c'est dans un moment, pour l'instant, je déjeune, puisque l'heure est venue de le faire, ensuite je mourrai. (I,i)
"Muse aimée, à qui apportes-tu tous ces fruits réunis dans un chant ?
Qui donc, pourrais-je dire encore, a tressé cette couronne de poètes ? (IV, I, I-2)
"
Un personnage mythique raconte son histoire
Des dieux, des héros et des mythes... Des écrivains donnent la parole à des figures légendaires qui les hantent. Ces voix venues de très loin dans le temps ne nous parlent-elles pas encore aujourd'hui ? Tel est le pari de cette collection qui est aussi un voyage à travers la peinture.
Apprenant une terrible prophétie qui le voue au parricide et à l'inceste, le jeune prince Œdipe fuit le royaume de Corinthe pour tenter d'échapper à son destin. Ses pas le mènent à Thèbes, ville dévastée par le Sphinx, qui propose une énigme à tous ceux qui croisent sa route. En la résolvant, Œdipe élimine le monstre et est accueilli en héros par les Thébains. Tout semble alors lui sourire. Jusqu'au jour où un doute l'assaille et l'amène à lancer une enquête sur ses origines...
Doit-on absolument tout savoir sur soi-même ? L'homme est-il libre ou bien est-il le jouet du destin ? Peut-on faire le mal en croyant faire le bien ? Autant de questions essentielles devant lesquelles nous place le personnage d'Œdipe qui, arrivé au soir de sa vie, nous raconte ici son aventure dans une autobiographie fictive.
« La guerre n'est que la poursuite de la politique par d'autres moyens », écrivait au XIXe siècle Clausewitz dans son célèbre traité De la guerre. C'est un principe qu'illustrent plusieurs passages de La Guerre du Péloponnèse, de Thucydide, qui retrace en détail le conflit entre Sparte et Athènes. On découvrira dans ces pages des considérations stratégiques, tactiques, des techniques de combat sur terre comme sur mer, des harangues à la rhétorique imparable, et quelques tableaux de batailles saisissants. Considérant la guerre comme le fruit de lois humaines où n'entre aucune intervention surnaturelle, Thucydide bannit anecdotes, rumeurs et sentimentalisme dans des lignes passionnantes qui n'en frapperont que plus le lecteur d'aujourd'hui.
L'Odyssée, est-il nécessaire de présenter ce " très vieux poème " ? La superbe traduction (en vers) de Philippe Jaccottet fait revivre l'épopée d'Homère, qui vient " à son lecteur ou, mieux peut-être, à son auditeur un peu comme viennent à la rencontre du voyageur ces statues ou ces colonnes lumineuses dans l'air cristallin de la Grèce... ".
D'après la tradition antique, Homère, l'aède aveugle, aurait vécu au IXe siècle avant J.-C. et serait l'auteur de cette épopée universellement connue, composée après
L'Iliade.
Cette traduction de référence est complétée par le bel essai de l'historien François Hartog,
Des lieux et des hommes, qui parcourt l'espace géographique et maritime, mental et poétique du monde d'Ulysse.
Amusantes souvent, irritantes et même dérangeantes parfois, les maximes transmises depuis l'Antiquité par de nombreux recueils voués à satisfaire siècle après siècle différents publics sont dans leur grande majorité anonymes, même si l'on reconnaît çà et là des extraits de Ménandre ou d'autres poètes comiques et tragiques connus. C'est néanmoins sous le titre de Sentences de Ménandre qu'on se plait souvent à les mentionner. Nées en Grèce, christianisées, traduites en arabe, en slavon, elles ont connu de multiples remaniements et adaptations ; en plus du corpus principal d'un bon millier de maximes, nous avons voulu joindre les recueils retravaillés par Grégoire de Nazianze, Maxime Planude et Georges Hermonyme en raison de leur cohérence, et nous avons ajouté les variations construites sur les joutes oratoires sans nul doute fictives entre Ménandre et Philistion, qui connaissent quatre versions. Le lecteur distinguera dans ces corpus, outre les bons mots qui sont le sel des discussions entre amis, les thèmes de prédilection de notre culture occidentale, inlassablement repris pour transmettre sans doute les valeurs qui devaient garantir la cohésion et le bon ordre de la société. De l'école aux conversations de dîners entre gens de bonne compagnie, ces maximes sont parvenues jusqu'à nous : certaines sont démodées, d'autres restent universelles, et on aime à penser que notre XXIe siècle en supprimera certaines et en ajoutera de nouvelles, continuant ainsi la longue chaîne de cette littérature dite gnomologique, celle des maximes sentencieuses ou satiriques.
Dans ses Vies des sophistes, Philostrate établit une filiation entre les sophistes contemporains de Socrate et ceux qui, entre la fin du Ier siècle et le début du IIIe siècle après J.-C., en reprirent le titre ou le rôle, dans un contexte historique et social très différent. Conscient de ces écarts, Philostrate introduit une distinction qui fera date : à la « première sophistique », celle des « Présocratiques » comme diront les Modernes, aura succédé bien plus tard une « deuxième sophistique », défendant les vues des milieux hellénisants dans le cadre de l'Empire romain. Cette sophistique-là servira d'école aux grands noms de l'éloquence chrétienne, qui à leur tour modèleront une bonne part de l'enseignement médiéval grec et latin. C'est l'une des nombreuses raisons du regain d'intérêt des historiens, ces dernières décennies, pour ce texte de Philostrate, qui n'avait jamais été traduit intégralement en français. Fictives, très différentes de ton, les Lettres érotiques ne se résument pas à un délassement de l'historien des sophistes, elles éclairent un pan des relations intimes sous l'Empire romain. La préface de Pierre Sorlin analyse certaines survivances actuelles de chacune de ces sophistiques.
L'Anthologie grecque est un recueil d'inscriptions rassemblées au cours des siècles par des épigraphistes soucieux du patrimoine. La dernière date du début du Xe siècle de notre ère. Perdue, elle fut découverte par un humaniste français, Claude Saumaise, en 1606, à Heidelberg, dans la bibliothèque du comte Palatin.
Elle fut éditée en 13 livres, classés par thèmes. Certains sont connus : poèmes amoureux, épitaphes. Le livre VI l'est moins. Il comporte les inscriptions qui accompagnaient les offrandes faites aux dieux en différentes circonstances de la vie. Des ex-voto. À travers la description de ces offrandes, les sentiments qui les inspirent, les dieux et les déesses auxquels elles s'adressent, on peut entrevoir une vie familiale et professionnelle plus rare dans les grands textes. La qualité littéraire fait de ces épigrammes des poèmes dignes d'entrer dans Passerelles en Poésie.